Pas évident d'attribuer une note à The Lighthouse, j'aurais pu mettre 9 voire 10, pourquoi pas, je suis sorti de la salle enthousiaste. Puis en décortiquant le film, avec du recul, je me suis rendu compte de certaines choses ou plutôt d'une chose qui ne s'imposait pas. Suspecte cette manie de toujours vouloir faire plus dans le trash pour démontrer que "moi je suis sans limite, moi je vais jusqu'au fond des choses, je n'ai peur de rien, blabla blabla..." Le syndrome bac à sable fait toujours des ravages chez certains c'est sûr, perso je suis réfractaire au pipi-caca. Je ne pense pas que ça amène un plus à ce film en particulier et au cinéma en général.
Ce n'est pas un film d'horreur c'est l'horreur !


Une horreur hypnotique, hallucinée et presque fascinante. dans ce huis clos étouffant, moite et poisseux rythmé par la mer déchaînée et cette machine infernale qu'est le phare avec ces engrenages, ces pistons et autres rouages inquiétants.
La folie sous jacente dès la 1 ère scène monte crescendo jusqu'à l'explosion finale. Winslow traînant en laisse ce sadique de Tommy pour l'enterrer vivant avant, lors d'un sursaut, de l'achever d'un coup de pelle faisant jaillir le sang gluant jusqu'aux spectateurs des premiers rangs. S'ensuit la montée chaotique jusqu'à la mystérieuse et magnifique lumière. Que voit il ? Que touche-t-il ? Le fait est qu'il se vautre dans les escaliers pour finir allongé, nu et vivant sur les rochers de la plage les tripes déchiquetées par les mouettes vengeresses, véritables gardiennes du phare.

Après, la sirène au vagin démesuré et difforme, la masturbation au milieu de pieuvres venues d'une autre dimension, l'homosexualité refoulée, les bagarres, les beuveries, les histoires inquiétantes et contradictoires des deux hommes, les pets claquants que l'on devine puants, l'eau qui coule boueuse et noire, les humiliations, les brimades, le désir de domination, ah ce désir là il est tout autant affligeant et fatigant que le pipi-caca, les danses endiablées (au sens premier) les chansons vociférées, la mouette aplatie frénétiquement, rageusement comme un linge malpropre, le gaz-oil qui remplace l'alcool, la tempête, la chaos qui en résulte mais


tout le film n'est que désordre, chaos et délire perpétuel, tout cela participe à ne montrer qu'une seule et unique chose l'animalité millénaire, éternelle de l'humain et son plaisir morbide qu'il retire de cet avilissement.
Ceci-dit l'interprétation des trois acteurs est bluffante, le rôle va comme un gant à Daffoe, Pattinson, que je découvre à cette occasion est plus vrai que nature, Karaman en antithèse de sirène à l'étrange regard qui en dit plus que de multiples paroles, bravo à ces trois là et aux mouettes. Excellemment filmé et oui ça ne pouvait l'être qu'en noir est blanc. Bon évidemment dans le cas présent c'est plus noir que blanc. Un noir à la Soulages oserais-je dire...

Daziel
8
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2019, Le choc, la terreur et le trash. et L'île aux films

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le 2 janv. 2020

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Daziel

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