La première demie heure ou heure est relativement agréable: atmosphère inquiétante, beaux décors, acteurs bien dans leur rôle, musique adéquate, plans travaillés. Mais plus on avance, plus on voit le bémol se transformer en poids pesant: le scénario...
Dès la moitié du film, on peut deviner la fin, mais toute la seconde moitié du film part du principe qu'on n'a pas deviné, et essaie de nous la faire deviner... Du coup, on s'ennuie, on attend des éléments supplémentaires... qui ne viennent jamais!
La fin se veut subtile et tente de laisser une espèce de flou (mais pourquoi?), mais cela ne fonctionne pas. Déjà-vu (plein de fois! Et en mieux)!
Voyez jusqu'où s'est étendu mon ennui: c'est une question de goût, mais j'ai déploré qu'il n'y ait même pas un beau gosse pour oublier tout ça... Franchement, j'aurais mieux pardonné aux héros d'être aussi chiants s'ils avaient été beaux. C'est pour dire!
Plusieurs questions restent non élucidées, et c'est dommage:
-qui a tué la fillette, Suzanne? On se doute bien qui, mais comment, vu qu'on nous dit qu'elle a eu une maladie? Je veux bien qu'il soit maléfique, mais quand même, je ne vois pas comment un petit garçon peut provoquer une maladie chez une fillette qu'il n'a pas le droit d'approcher...
-qui a mordu l'autre fillette? Le gentil chien? Pourquoi? Ou le vilain? Mais ne le voit-on pas comme spectateur de la scène? Si c'est lui, pourquoi? A quoi sert cette scène?
Enfin, pourquoi tant de mystère? Alors que tout est résolu? Il faut choisir: soit on ne donne pas d'indice, soit on dit les choses clairement... Ce flou est incompréhensible. Nous prendrait-on pour des crétins?
Pour finir de me décevoir, ce film donne une idée totalement dépassée de l'inconscient. Quel malheur de continuer à voir l'inconscient comme une espèce de "double maléfique", près d'un siècle après Alain et ses avertissements.... Ce film conduit à une mauvaise compréhension de nous-mêmes, et ne respecte pas (comme la majorité des films qui traitent de l'inconscient, je le concède) les personnes atteintes de véritables pathologies psychiques. Il faudrait faire quelque chose pour empêcher le divertissement de nous rendre bêtes... Des lois?