Dans l'univers de "The Lobster", le célibat est simplement interdit ! Les personnes qui se retrouvent malgré elles dans cette situation sont envoyées dans un hôtel de luxe, où elles auront 45 jours pour trouver un partenaire, sans quoi elles seront transformées en un animal de leur choix. Nos suivrons ainsi David, architecte quitté par sa femme, qui se retrouve dans cet établissement implacable.
"The Lobster" a fait parler de lui à sa sortie, et on comprend aisément pourquoi... Yorgos Lanthimos met en place un univers absurde à l'extrême, cynique, amer, parfois violent, que ne renierait pas la série "Black Mirror". Rappels de l'animalité de l'Homme, critique du poids des conventions sociales et de l'instinct grégaire, fable dystopique sur l'amour : les thèmes choisis sont complexes et intéressants, et traités avec un jusqu'au-boutisme parfois déconcertant. Le scénario alterne en effet entre de l'humour noir, et des passages anxiogènes très réussis.
Par ailleurs, les acteurs jouent tous subtilement de manière très froide et retenue, ce qui convient parfaitement au ton choisi, mais qui en décontenancera plus d'un, d'autant plus que la distribution est de qualité (Colin Farrell, Rachel Weisz, John C. Reilly...). Enfin, Yorgos Lanthimos offre une mise en scène de qualité, avec des décors épurés mais aux quelques détails calculés, et une belle photographie pour les scènes en forêt. Au final, "The Lobster" est un film original et déconcertant, ce qui est suffisamment rare de nos jours pour être souligné !