On ne va pas se mentir, j'aime bien Rob Zombie. Il m'avait emballé avec sa «Maison des 1000 morts», bluffé avec ses rejetons du diable, j'avais apprécié ses relectures d'« Halloween » .
Mais je reste plus que circonspect quant à ces «Lords of Salem».
Je me suis bien emmerdé devant cette histoire de sorcières faussement gothique (ou alors, gothique au néon, ambiance ruelles sordides) vraiment maladroite. Ce canevas improbable, sans liant, à la photo fadasse dégueulasse, aux effets vus et revus (un gros son qui souligne quand ça doit faire sursauter), où transpirent péniblement les influences non digérées de l'auteur (au hasard, Jodorowsky, Kubrick, Ken Russell, Max Pécas, Lynch de merde...) est un bien mauvais film. Et je ne parle pas de l'imagerie sataniste paysanne et pouilleuse.
Des curetons qui se masturbent n'empêchent pas le film d'être pathétique et convenu.
C'est triste parce que j'aime bien Ken Foree, Dee Wallace (reconnaissable, mais que le temps est une pute quand même), Meg Foster (pire que méconnaissable) et encore plus triste car j'ai vu, à la lecture du générique de fin qu'il y avait Michael Berryman et Sid Haig, et que figure-toi, je n'ai vu ni l'un ni l'autre. J'ai dû pachave...
Sheri Moon avec des dreads, tatouée, le cul à l'air plus que de raison, qui apprend le français, qui déambule au milieu d'arbres morts, qui chevauche un bouc et qui semble bien frêle pour tenir un film sur ses épaules, des curés de Satan qui se branlent (je le répète je sais, mais si t'avais pas bien lu plus haut, là, t'es sûr que c'est dans le film), de vieilles sorcières à oilpé, un nain joufflu qui ressemble à un poulet plumé, une malédiction, une parabole ratée sur le manque, un big foot Lucifer et un robinet qui goutte.
Qui goutte.
Un film embarrassant.
Djieke.
(qui va devoir laver ses yeux avec un bon film, du coup, mais lequel ? Bordel de merde!).