Leda pose ses valises sur une plage aux aspects paradisiaques. Un repos bien mérité pour cette professeure de langues modernes. Assise sur son transat, elle pose les yeux sur Anna, jeune mère et sa fille Elena. A travers ses lunettes de soleil, son regard est emprunt de nostalgie. Une nostalgie liée à des instants où elle était jeune mère avec ses deux filles. Une nostalgie pleine de remords et de regrets où plusieurs questionnements la font vaciller petit à petit : a-t-elle bien agi ? Y-a-t-il des conséquences à ses actes ? Peut-elle revenir en arrière et changer les choses ?
Ce film m'a beaucoup plu avec un suspense qui progresse petit à petit. L'aspect légèrement fantastique m'a intriguée (le phare qui éclaire l'appartement la nuit, les pancartes de la poupée perdue sur les arbres de la forêt, la villa rose bonbon,...).
Olivia Colman est magnifique tant par sa fragilité, son vacillement que sa force émotionnelle.
J'ai aimé la façon dont a été traité le sujet du déni d'être mère. Que ce rôle obligatoire d'aimer cet enfant, d'aimer s'en occuper dans la joie et l'accomplissement pouvait être mal vécu. J'ai aimé voir ces trois femmes dans leur tristesse d'avoir procréé, de vouloir revenir en arrière à une période où elles étaient libres. Quelle justesse, quelle pertinence et quelle sensibilité envers ces femmes si peu comprises dans une société où la maternité doit être un cadeau de la vie.
Merci, juste merci pour ce film si juste et réaliste.