Sorti en 2008, le chef-d’œuvre de Noboru IGUCHI est le film fondateur qui ouvrira la voie du renouveau du cinéma d’exploitation japonais, principalement entretenu depuis par IGUCHI lui-même et par Sushi Typhoon. Bien qu’antérieur à la création du studio, The Machine Girl réunit Noboru IGUCHI à la réalisation et Yoshihiro NISHIMURA aux effets spéciaux et se positionne comme un véritable manifeste de ce qui fera le succès de Sushi Typhoon.
L’ouverture du film nous met rapidement dans le bain avec une scène d’introduction présentant notre héroïne bien membrée venue redresser les torts d’une bande de jeunes voyous martyrisant un lycéen à l’aide de sa prothèse-mitrailleuse. Tout, jusque dans les choix de musique et de typographies, nous évoque l’âge d’or du cinéma d’exploitation américain des années 70. L’hommage est là, mais The Machine Girl se différencie des précédentes tentatives de résurrection du genre en y apportant un véritable coup de vent frais.
Le film suit les aventures de la jeune Ami – interprétée par une Minase YASHIRO aussi mignonne que mauvaise actrice – que la soif de vengeance éloignera de son quotidien de lycéenne sans histoire pour devenir la Machine Girl et ainsi se venger des yakuzas qui ont tué son frère. Reprenant sans vergogne le schéma classique du rape and revenge et de ses genres dérivés, The Machine Girl porte le genre jusqu’à son paroxysme en redoublant de cruauté et d’ingéniosité. On met la tête du fils fraîchement tué dans le dîner du soir avant d’asperger les parents du sang de leur progéniture, on viole allègrement des cadavres de lycéennes encore chauds, on coupe des doigts pour en faire des sushis, et on en passe et des meilleurs, Noboru IGUCHI n’hésitant pas à repousser les limites du bon goût.
The Machine Girl est également l’occasion de découvrir à l’écran celle qui deviendra la muse de Noboru IGUCHI ; Asami SUGIURA, ancienne gravure idol et actrice de charme reconvertie dans le cinéma de genre et qui nous montrera toute l’étendue de son talent dans les réalisations ultérieures du trublion IGUCHI.
À notre qu'il est également intéressant de regarder dans la foulée le court-métrage intitulé Shyness Machine Girl. Suite de The Machine Girl également réalisée par Noboru IGUCHI, Shyness Machine Girl nous offre une autre histoire de vengeance où l’héroïne ne jouira pas seulement d’une mitrailleuse au bras, mais également une autre sortant de son postérieur. Une surenchère jouissive qui nous prépare comme il se doit à la suite des tribulations cinématographiques de Noboru IGUCHI.
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