Hey: ça gaze les loulous?
Qui veut la peau de Stanley Ipkiss?
En tout cas, pas moi: je préfère celle du Mask!
Sans réelle prétention du moins sans autre prétention que de divertir et de prêter vie aux délires toonesques, The Mask ne révolutionne pas par son message aisé à comprendre: chacun de nous porte un masque pour épater les autres mais ce qu'on aime chez l'autre c'est celui ou celle qui se cache derrière le masque. Autrement dit: pour plaire, soyez vous-même, si ridicule pensiez-vous être!
Message contredit par son fou personnage vert qui, s'il plait moins à Cameron Diaz que Stanley Ipkiss, nous plait beaucoup plus car il est SplendidE!
1)" Je suis Sancho le cubain, la coqueluche de tous les voisins!"
Le sang chaud pour la rumba, oui: il l'a!
Jim Carrey est LE centre incontournable de ce chef-d'oeuvre de désinhibition et de festivité.
Il faut avouer que son style comique, emprunté à Jerry Lewis, lasse vite dans des Bruce Tout-puissant, Menteur Menteur ou Ace Ventura car il ne se prête pas à la vie réelle: il est de ses trips alcoolisés et dantesques comme seuls les cartoons peuvent se permettre d'en avoir.
Ce qui fait du Mask l'ultime et indépassable réussite de Jim Carrey qu'il aurait dû réserver pour ce film et ne pas reproduire dans Batman forver, par exemple où il joue l'Homme Mystère et ressemble plus au Joker, le méchant de Gotham le plus proche du Mask. Car, oui, s'il est une critique à faire au film, c'est qu'il ne respecte pas l'esprit inquiétant du super-héros sombre et contrasté du comics oublié qu'il ramène à la vie. Il ne le respecte pas mais lui donne un nouveau souffle et un vrai sens. Sens ou non-sens bien meilleur qu'apporte à souhait Jim Carrey qu'aucun film comique ne verra meilleur que dans The Mask!
Car Carrey met l'ensemble de sa personne physique (ce tic avec la mâchoire est étonnant!), vocale et créative au service du film.
2) La Belle de la bête
Autre grande découverte du film: Caremon Diaz, elle-même meilleure que jamais!
Oui, on est loin des films où elle colle des j'tons, kicke des asses (Drôles de Dames) ou sort vulgarités ou absurdités (Mary à tout prix, Bad teatcher)pour montrer que le bonhomme, c'est elle. Pour autant elle donne naturellement corps à l'ensemble des personnages du type Betty Boop ou Pénélope Jolie-coeur sans tomber dans la caricature facile à la Roger rabbit. Plus crédible et même plus sensible, portant mieux le message du film que Jim Carrey, elle fige les yeux des spectateurs sur elles.
3) Zinzin et Milou
Dernière vedette de cette folie pure, Miloo, le chien d'Ipkiss, plus incroyable que tout ce qui a été donné de voir en la matière en des Rex, Les 101 dalmatiens ou L'Incroyable voyage.
Ne cessant jamais de surprendre, le chien volerait presque la vedette à Jim Carrey, du moins comble les moments de baisse de régime quand ce dernier joue Stanley.
Hilarant par ses entrées en scènes (se substituant à la Caremon Diaz d'un des rêves de son maître dans la léchouille de visage), il impressionne aussi par ses pirouettes et cascades en tous genres et a aussi droit à sa version maskée. Et n'en devient que plus drôle!
4) "Tu es doué, très doué petit! Mais tant que je serai sur terre, tu ne seras que le second!"
Film d'une génération toute entière, The Mask est aussi un foyer à scènes anthologiques plus délurées et désopilantes les unes que les autres: le "Monstre",le Mask face aux automobilistes colériques ("Je crois que ce martien cherche à communiquer!") et aux racketteurs (" - Dis t'as l'heure? / - Tu tombes bien, mon loulou, j'viens d'remonter ma pendule! Regarde: dans 5 secondes, je fais couiner le nez et j'te fous ton caleçon sur la tête!") l'attaque des garagistes, le cambriolage de la banque, la scène d'arrestation où l'on vide les poches du Mask ("- C'est la première fois que je vois ces lunettes! / - un bazooka! / - J'ai un permis pour ça. / - La femme de l'Inspecteur en photo! / - Margarett?!! Où t'as eu ça!) / la scène où le Mask fait danser les policiers (la danse de Sancho), la scène finale et ses références aux films de gangsters ("Les oranges c'est la santé!", "Ici, c'est moi qui fait la loi! Alors (sort tout une armurerie) faîtes pas chier!") sans oubler la scène clef du film au Coco Bango club où le Mask
change sa tête en tête de loup enamouré comme dans les cartoons et
danse avec Caremon Diaz une danse endiablée!
Que du mythe, que du mythe! Mythez-y vous tout de suite!
Comble du succès; on peut le voir, le revoir et le revoir mille fois, on se laisse surprendre et on ne s'en lasse pas, ce qui est l'une de ses plus grandes qualités!
Un bijou d'humour, d'allusions et d'inventivité qu'il faut avoir vu au moins une fois!