C'est l'histoire de con-con qui monte dans un bateau avec des fous...
Pendant pratiquement toute la projection du dernier film de Paul Thomas Anderson, je n'ai pas arrêté de me dire que cette histoire était bizarre, que je ne savais pas trop où on m'emmenait... passant de moments où je m'ennuyais à d'autres où j'étais complètement hypnotisé par ce qui se passait à l'écran.
Dans The Master, Paul Thomas Anderson s'attaque, même si ce n'est pas vraiment dit, à la naissance de la scientologie par son fondateur, Ron Hubbard.
Dans le film on parle de "La Cause" et de Lancaster Dodd, interprété par Philip Seymour Hoffman qui est encore une fois épatant. Son personnage, tout en assurance méprisable qui n'arrive pas toujours à se contenir (très bonne scène où il se fait interpeller par un sceptique pendant l'une de ses séances), est assez fascinant.
Mais le centre de l'histoire, c'est surtout la relation chelou qui naît entre Dodd et Freddie Quell, le perso joué par Joaquin Phoenix, relation ambivalente où on ne sait jamais vraiment qui est fasciné par l'autre et lequel a le plus besoin de l'autre.
Le problème avec l'interprétation de Phoenix, c'est qu'il en fait souvent des caisses... bizarrement parfois ça marche (le gros pétage de plomb en prison) et parfois, c'est limite gênant (tout le début où on le voit en marin gros obsédé de la bite ou quand il colle son visage à la vitre pendant l'exercice du "point")... on dirait qu'il reprend son rôle de jeune con-con de Prête à tout et qu'il l'a fait grandir... Au final, on ne sait pas vraiment s'il est vraiment zinzin, ou si c'est cet alcool bizarre auquel il est addict qui l'a rendu comme ça... quoi qu'il y a aussi cette gamine dont il était complètement in love qui semble lui avoir mis le cerveau à l'envers, et la guerre... et le problème c'est qu'on s'en fout un peu.
Sinon, il y a aussi Amy Adams, dans un second rôle pas si anodin puisqu'on se rend compte petit à petit de son emprise et de son pouvoir face à Dodd, elle est aussi très bien.
La musique dissonante de Jonny Greenwood (Radiohead) est bizarre mais comme le film l'est aussi, ça passe... La mise en scène est très belle, à part l'un des tout premier plan du film où on voit un plan très moche de la plage genre œil-de-bœuf ou je sais pas quoi...
The Master est donc un film qui ne peut pas faire l'unanimité... je ne sais pas vraiment moi-même si je l'ai aimé mais je suis sûr de ne pas l'avoir détesté... C'est donc la moyenne "plus" parce que bien qu'on s'ennuie un peu, on n'est quand même pas devant le film d'un branquignol.
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