Devenu quasiment un spécialiste des adaptations de Stephen King, Frank Darabont signe peut-être avec "The Mist" son film le plus abouti et le plus intelligent. Vu d'abord en noir et blanc (comme l'avait tourné à l'origine Darabont), il faut reconnaître que ce parti pris apporte à l'œuvre une dimension assez envoûtante, à l'image d'une photographie très soignée, même si ma découverte récente de la version couleur a en définitive peu changé cette impression.
Mais c'est surtout dans ce qu'il raconte que le film se distingue de fort belle manière. Car si on pourra toujours regretter cette forte insistance sur la dimension religieuse et des personnages peut-être un peu stéréotypés, la peinture que dresse le cinéaste de la folie humaine reste bougrement efficace (voire encore plus aujourd'hui qu'à la sortie du film!!).
Sans concession et même particulièrement violent par moments, le film sait qui plus est monter en puissance tout en réussissant à développer un récit de plus en plus tendu et anxiogène, à l'image d'un final aussi hallucinant qu'imprévisible dont il est absolument impossible de sortir indemne. On en serait presque frustré de ces quelques faiblesses de-ci de-là, mais qu'à cela ne tienne : "The Mist" n'en demeure pas moins un excellent film de genre, et l'une des toutes meilleures adaptations de l'auteur de "Carrie" ces dernières années.