Si l'œuvre de Stephen King a régulièrement été transposée au cinéma par de nombreux cinéastes aussi renommés que De Palma, Carpenter ou Kubrick, Frank Darabont reste sans conteste le spécialiste du genre, avec trois long-métrages adaptés du célèbre romancier.
Après "Les évadés" et "La ligne verte", le réalisateur américain né en France s'attaque cette fois à "The Mist", une nouvelle dont il choisit de modifier le dénouement, particulièrement sombre et radical dans le film, et qui vient judicieusement relever le niveau de l'ensemble, non dénué de défauts par ailleurs.
En effet, on pourra regretter notamment certaines facilités et invraisemblances au cours du récit : ainsi, le succès de la prédicatrice, jouée par Marcia Gray Harden, semble particulièrement rapide et spectaculaire, même dans l'Amérique profonde...
En outre, le film de Darabont apparaît parfois assez cheap, non seulement au niveau de certains effets spéciaux, mais aussi au niveau de l'éclairage téléfilmesque, et du standing modeste de la distribution. Quelques comédiens apparaîtront d'ailleurs dans "The Walking Dead", la série crée par le même Darabont.
J'ai trouvé notamment que le héros incarné par Thomas Jane manquait de charisme, de même que Laurie Holden et ses faux-airs de Amy Smart - en plus âgée et moins craquante.
Néanmoins, en dépit de ces quelques insuffisances, j'ai passé un vrai bon moment devant "The Mist" : je ne disposais d'aucune info préalable au moment de la séance, et c'est souvent la meilleure manière de découvrir un film, car la surprise au moment des premières "apparitions" a été totale.
D'autre part, la narration et le rythme fonctionnent bien, certaines séquences resteront longtemps à l'esprit (telle que la découverte de la pharmacie, brrrr!), et on ne s'ennuie pratiquement jamais au cours des presque deux heures de visionnage.
Quant au climax final en voiture, au ralenti dans la brume sur la musique du groupe Dead Can Dance, il justifie à lui seul de découvrir ce petit film étonnant.