Refn réussit avec son 10ème film ce que beaucoup d’auteurs ne parviennent pas à accomplir : se renouveler en gardant une cohérence. Du furieux Pusher au lancinant The Neon Demon, le cinéaste danois s’est déjoué de sa pulsion du réalisme afin de poursuivre dans la recherche de l’artificialité, virage abordé avec Bronson.


L’industrie de la mode comme royaume du fake devient donc le nouveau terrain de jeu du danois, tout en gardant une certaine obsession du corps, qu’il pousse dans ses retranchements. A la manière d’un Tarantino en début d’année, Refn atteint avec The Neon Demon le paroxysme de son cinéma, puisque ses trois thèmes récurrents (le beau, la mort, et le corps) font accord avec le fond, d’un léché prodigieux, et soigneusement magnifié par sa nouvelle directrice photo, Natasha Brayer. La beauté au service du faux, le faux au service de la beauté.


Paradoxalement, c'est la bien la beauté pure, la beauté véritable et réelle, sans artifice donc, que l'on suivra durant ce dur périple vers la gloire en forme de cauchemar. Elle Flanning, arborant un regard innocent et juvénile durant la première heure, puis pleine de charme glacial et obscur dans la seconde, se démène au milieu des autres mannequins, dont la date de péremption ne dépasse pas les 21 ans. Dans un monde où tout le monde porte un jugement à votre égard, qu'il soit néfaste ou non, cela impliquant sur la personnalité de cette anti-héroïne, la nature qu'a NWR à faire de ces personnages des allégories prend forme, le tout plongé et appuyé par une mise en scène symbolique.


La forme si ingénieuse et identitaire du cinéaste danois n'aura donc rarement été si raccord avec son contenu.

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le 8 juin 2016

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Blonde Vega

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