Le nouveau film de Shane Black, ou plutôt le retour de celui-ci, a été accueilli prophétiquement, comme si une légende du cinéma revenait après un lourd silence. Pourtant pas de quoi s'affoler ; d'une part car Shane Black n'était pas bien loin (derrière les commandes d'Iron Man 3) et aussi parce que son film n'est pas si génial que crié un peu partout.
Mais il est aussi loin d'être mauvais. Si c'est évidemment le duo de comédiens adulés qui excite la terre entière (et il faut bien avouer que les deux sont excellents, s'en donnant à cœur joie, Russel Crowe parvient à être très touchant là où Ryan Gosling se perd un peu parfois en trop d’exagérations comiques), l'intrigue, parodie des films d'enquêtes 70s y est aussi pour beaucoup, si l'on connaît le talent d'écriture du petit Black.
Le départ est un peu brouillon, mais c'est pour mieux recoller avec une intrigue qui prend vraiment sens et intérêt dans les dernières quarante minutes. Car en effet la première heure coule gentiment, un peu trop, s'échappant parfois vers quelques blagues faussement osées et vers quelques scènes réussies (la grande fête chez le pornographe). Mais l'ensemble est encore trop indécis, trop irrégulier.
Il faut attendre le moment où l'intrigue semble se finir, où nos deux héros aux antipodes baissent les bras pour que tout redémarre en fanfare. On le sait c'est toujours lorsqu'on ne cherche plus que l'on trouve. Le duo en fait l'expérience, et le film avec. En ne cherchant plus le rire permanent, le film se permet une scène d'action finale extrêmement drôle et violente, autant jouissive que divertissante, et flirte même avec les sentiments (ceux de l'amitié et du courage du duo, moins réussi que celui que le personnage excellent de la fille de Gosling apporte).
Avec son lot de bonnes idées, de scènes réussies et son humour vachard, The Nice Guys est un honnête divertissement au ton parodique rafraîchissant.