Vu dans le cadre du jury SensCritique pour le Festival d'Annecy 2020 :
Whaou... Par où commencer devant une œuvre aussi singulière et inclassable ? Nul doute que « The Nose » fait preuve d'une personnalité éclatante et d'une originalité indiscutable, notamment sur le fond. Franchement, ce mélange autour d'une adaptation du
« Nez » de Nicolas Gogol, d'une improbable histoire d'amour entre Staline et l'un des auteurs à sa solde ou encore la dictature écrasante qu'orchestrait le premier,
sur fond d'opéra quasiment de la première à la dernière minute, le tout porté par une animation ô combien singulière, n'hésitant pas à intégrer des images de propagande avec un certain bonheur : juste... whaou.
Mais bon sang, que c'est long... Lorsque j'ai compris que le film allait être chantant TOUTE la durée, je me suis dit que ça allait être dur, à raison. J'adhérerais pourtant à cette logique, à cette volonté de traiter
les purges staliniennes
par le décalage voire l'absurde, se moquant tout en étant totalement conscient du drame absolu s'étant déroulé durant ces nombreuses années, comme en témoigne un final assez grave.
Seulement, niveau plaisir, implication dans le récit, il m'était quasiment impossible d'en avoir tant la démarche artistique reste difficile, voire légèrement douloureuse d'accès pour un public « lambda », n'évitant pas l'aspect répétitif sur la durée, à l'image d'un troisième « rêve » n'apportant pas grand-chose au second.
Une audace à saluer, donc, aussi bien dans son approche que sur sa forme. Reste que si vous n'êtes pas habitués (comme ce fut le cas pour votre serviteur) à cette approche très « slave » du cinéma d'animation, vous y retrouver pleinement risque d'être très compliqué, inconditionnels d'opéras envers et contre tout exceptés...