Si vous avez eu du mal avec les deux précédents films de Ken Loach, fuyez car celui-ci n'est pas fait pour vous.
Le réalisateur a 87 ans et ne cherche plus à faire dans la subtilité. Les messages seront balancés directement dans les dialogues et la caméra appuiera sur la stupidité ou la cruauté des personnages, sans oublier de nous mettre du baume au cœur avec de jolis moments de solidarité.
Le film a plein de problèmes avec sa trame très convenue jusqu'aux 5 dernières minutes et son propos qui est plutôt basique. Mais je suis faible et l'avant-dernière scène m'a fait monter les larmes aux yeux quand même, parce que le récit prend une autre tournure que ce à quoi on pouvait s'attendre. Ou plutôt, on s'attendait à ce que cette scène arrive, mais pas si tard dans l'histoire qu'on nous raconte, et ça ne s'annonçait pas comme un climax émotionnel dans tous les cas.
Cette avant-dernière scène que j'ai trouvé magnifique rend la fin du film un peu foireuse car peu de sous-intrigues sont résolues à ce moment-là et surtout le générique de fin est mal placé. Il arrive 30 secondes trop tard ou 2 minutes trop tôt, mais Loach ne nous laisse pas du tout la possibilité d'être ému par la toute dernière séquence qui servira de fond visuel au générique de fin au lieu d'être pleinement exploitée.
En bref, le film m'a beaucoup touché personnellement, mais j'entends parfaitement les différents arguments pour le défoncer en bonne et due forme pour une fois. En effet, le film est assez misérabiliste et ne s’embarrasse pas à développer plus que ça les réflexions qu'il peut balancer au fil du temps.