Avec un scénario simple, un nombre de personnages principaux plutôt limité, une unité de lieu, The Old Oak arrive à cristalliser les enjeux et tensions sociales parcourant nos sociétés. Une lutte des pauvres, ceux de l'hémisphère Nord et Sud, des pauvres tournés les uns contre les autres lors de la récente "crise" migratoire, une crise de l'incapacité à répondre à l'arrivée de migrants d'une manière humaine et appropriée.
C'est donc dans une petite ville anglaise victime de la désindustrialisation qu'arrivent des migrants Syriens, ayant fui la guerre et le régime tyrannique d'Assad. Les premières réactions, peut-être pas majoritaires mais les plus visibles car violentes, sont celles du rejet de l'autre et du repli sur soi. Mais grâce à Yara et Mr Ballantyne, nos deux personnages principaux, chacun représentant une communauté, une autre perspective s'ouvre dans le village: le vire ensemble, le partage, l'échange autour d'un repas ou d'une séance photo.
Le film transmet toutes ces valeurs avec à la fois force et tendresse, honnêteté et force de persuasion, s'attachant aux similitudes entre ces deux communautés: celle des familles syriennes et celles des familles d'anciens mineurs pour la plupart. Un procédé efficace.