Le dernier, pour la route
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le 8 oct. 2024
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Un film très émouvant et habilement construit : une jeune femme écossaise (Rona) affronte son addiction à l'alcool et ses démons en retournant quelques mois sur l'ile paumée sur laquelle elle a grandi. Pendant deux heures vont se succéder la chronique de son séjour aux Orcades et de fréquents flashbacks de son enfance mais aussi de sa vie antérieure récente, marquée donc par un alcoolisme ravageur, qui lui fera perdre plein de choses (amour, amis, boulot). La construction est habile au sens où les flashbacks en question ne succèdent pas chronologiquement, mais interviennent à des moments précis de son sevrage, comme si ses souvenirs remontaient à la surface justement à ces moments précis. Une désynchronisation qui, si elle rend la trame d'ensemble difficile à percevoir pour le spectateur, accentue l'impression de confusion qui ressort de Rona. Mais aussi le côté très intime du film.
Celui-ci est évidemment magnifié par les sublimes images des iles Orcades, avec ses paysages désolé de roches, de landes et d'océan. C'est d'une certaine manière dans cet environnement que Rona va pouvoir retrouver une sorte de (relative) paix intérieure, un peu comme si elle se ré-immergeait dans son milieu naturel pour finalement fusionner avec lui et éloigner ses démons intérieurs. Le corps qui prend le dessus sur le psychisme, en quelque sorte. Dans un étrange processus, qui est remarquablement présenté, et clairement très empreint de mythologie celtique (voir par exemple la légende des phoques, qui introduit aussi joliment que judicieusement le film). Et que le contraste entre les images (et leurs couleurs), souvent violentes, de la vie londonienne de Rona et celles son séjour ilien, souvent empreintes de sérénité, accentue.
Un tel film ne peut fonctionner que s'il est porté par l'interprétation de son personnage principal. Et c'est bien le cas : Saiorse Ronan y est remarquable, touchante, incarnant tantôt force, tantôt fragilité extrême. Les scènes où, complétement bourrée, elle fait n'importe quoi sont pathétiques. Celles où elle tente de se relever et de reprendre le combat qu'elle devra mener toute sa vie le sont tout autant. En conclusion, je trouve que ce film est une réussite, tant parce qu'il est empli d'une profonde humanité que par la qualité de sa photographie et son montage immersif.
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Créée
le 4 nov. 2024
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