On peut nettement préférer la chanson

J'ai toujours eu une relative sympathie pour Jaume Collet-Serra, malgré un manque de subtilité qui ne s'est jamais vraiment démenti. Mais là, « The Passenger » donne vraiment l'impression du « film de trop », du moins dans sa logique de thriller « concept » avec Liam Neeson en tête d'affiche. Après la perte de mémoire, la course-poursuite et l'avion, voici... le train ! Après, si on reste à un niveau acceptable, pourquoi pas ! Sauf que là, le bonhomme semble vraiment avoir déjà tout dit dans ses réalisations précédentes et cela se ressent. Il essaie d'instaurer un rythme et un suspense intenses, mais n'a pas beaucoup de matière ni de scénario pour cela, ce qui se voit très vite et tombe souvent à plat. Neeson fait le job, mais semble presque lassé, lui aussi, de ces films se ressemblant en grande partie les uns aux autres.

On a bien une galerie conséquente de seconds rôles, mais dont aucun ne marque les esprits. Quelques fausses pistes sont bien vues, l'identité du fameux passager amenant même à une légère surprise (contrairement à l'identité du méchant « principal », écrite à l'avance), ce qui n'empêche pas le spectateur d'être lassé par un récit souffrant de grandes faiblesses et d'incohérences, d'un manque de rigueur et d'exigence parfois criant. Et ce n'est clairement pas une exploitation moyennement convaincante du décor quasi-unique (le train, donc), ni un final « explosif » pas vraiment dans le ton qui me fera changer d'avis. Après, cela reste un minimum pro et se laisse vaguement regarder, la « présence-absence » de la belle Vera Farmiga apportant une légère stimulation. C'est un peu court. Trop. Allez, Jaume, on passe à autre chose ?