Il m’a fallu du temps pour entrer dans le film, j’ai presque failli l’arrêter, ne voyant pas bien où il allait et le trouvant inutilement trop lent… De plus, je m’attendais à voir un western mais il s’agit d’un drame psychologique lourd et oppressant. Je n’ai pas regretté de m’être finalement accrochée.
The Power of the Dog met en scène 4 personnages principaux. D’abord Phil (Benedict Cumberbatch) et son frère George qui habitent tous les deux le même ranch dont ils sont propriétaires. L’un qui est dur et viril, un chef, un homme brillant : intelligent, cultivé, bon parleur et doué pour tenir le ranch. L’autre qui est mal dans sa peau, effacé, timide, « gentil », gauche et taiseux. Ensuite Rose (Kirsten Dunst) et son fils adolescent Peter. Rose est une veuve brisée suite au suicide de son mari. Elle entretient une relation fusionnelle avec son fils. Peter est un jeune garçon efféminé qui se destine à devenir docteur. Un événement va venir perturber tout ce petit monde : le mariage entre George et Rose qui vient s’installer dans le ranch des deux frères.
Phil n’accepte pas le mariage de George avec Rose et il va le faire payer à celle-ci lui faisant vivre un véritable enfer. Une relation mortifère entre eux se met en place. Rose étant fragile, elle n’est pas de taille face à lui et elle sombre rapidement dans l’alcool. Peter arrive au ranch au moment des vacances et Phil va se rapprocher de lui pour atteindre sa mère. Il s’emploie à faire de ce jeune adolescent un « homme ». Il lui enseigne à monter à cheval, lui parle longuement, se rend de plus en plus proche de lui. Peter est heureux de cette initiation mais conscient aussi de ce que Phil fait vivre à sa mère dont il veut le bonheur par-dessus tout…
J’attendais la fin pour me faire un avis définitif sur le film et j’ai été bluffée ! Peu à peu les évidences ne le sont plus. On découvre que Phil refoule une homosexualité non assumée. Quand à Peter, ce jeune homme si fragile est peut-être plus fort qu’il n’en a l’air… On s’en aperçoit une première fois quand après l’avoir vu caresser tendrement un joli lapin qu’il a attrapé il le dissèque froidement dans sa chambre pour apprendre son métier. Et au final, on le découvre assez fort pour neutraliser le « pouvoir du chien » expression qui symbolise le pouvoir du mal et qui est tirée du psaume 21.
Le jeu des acteurs est impeccable, en particulier celui de Benedict Cumberbatch et de Kirsten Dunst. La photographie du film est superbe avec les magnifiques paysages du Montana.