Projet malmené entre scènes coupées, personnages retirés, et caprice d'Olivia Munn, il est clair que The Predator démarrait extrêmement mal. Cependant, après visionnage le constat est simple : rien n'aurait pu sauver un tel carnage.
L'idée de poursuivre la saga après quelques mauvais traitements aurait pu être une bonne intention si l'objectif avait été de rendre hommage à la créature si populaire. Entendons-nous bien il ne faut pas chercher bien loin sur le web pour dénicher des scénarios accrocheurs qui rempliraient parfaitement cet objectif. Entre autres, quitter définitivement l'époque moderne pour une époque plus ancienne, ou suivre les pas d'un jeune Yautja et les épreuves qu'il doit traverser. Mais voilà, The Predator malgré les infinies possibilités se contente de faire comme beaucoup d'autres suites affligeantes avant lui et décide de saboter le film original sans rien apporter de nouveau. Le film désacralise le Predator en faisant de lui une créature qui perd toute la subtilité du chasseur que nous connaissions. Exit l'approche furtive et la traque méthodique de ses proies, le Predator est dorénavant un animal bourrin qui se contente de massacrer à tout va sans son code de conduite habituel. Pire, les intentions du Predator se confondent dans des enjeux contradictoires qui se résument à jouer les biologistes afin de se perfectionner.
Quoi qu'il en soit, Shane Black semble avoir calqué son personnage "Hawkins" du film Predator original à l'ensemble de son peloton de soldats. Toujours dans la même idée d'annihiler le charisme de la créature, l'ensemble des personnages se moquent totalement d'être à côté d'un extraterrestre surpuissant qui cherche à les dézinguer. S'ensuit des scènes d'humour sans grand intérêt qui durent du début à la fin et en toutes circonstances où chaque soldat y va de sa petite punchline bien reloue. Et comme si le ridicule n'était pas encore assez profondément ancré dans le film, on a le personnage d'Olivia Munn, biologiste sur-diplômée, qui se transforme en Arnold Schwarzenegger histoire de promouvoir la cause de la représentation des femmes fortes au cinéma.
En somme, ce Predator s'inscrit parfaitement parmi ces suites destructrices qui prennent un malin plaisir à assassiner nos saga favorites depuis maintenant un long moment. Plus proche d'un Scary Movie qu'autre chose, le film se détache entièrement de l'ambiance et des principes du film original tout en désacralisant le Predator dans un torrent de niaiserie comme pour insulter la saga et ses fans.