Quatrième volet de la franchise, "The Predator" est réalisé par Shane Black, célèbre pour ses comédies d'action mais aussi pour son petit rôle dans le "Predator" de 1987. Un choix de réalisateur pertinent à priori. Mais à l'arrivée, "The Predator" semble être un mélange maladroit et incohérent, prisonnier entre l'influence du premier opus, et l'humour de Shane Black...
Le film souffre en effet de nombreux défauts, notamment un grand nombre de personnages peu développés dont on n'a rapidement pas grand chose à faire, malgré le fait qu'ils soient incarnés par des acteurs ayant un peu de charisme : un sniper voulant venger son équipe, son fils autiste malmené à l'école, une biologiste qui cherche des réponses sur les Predators et qui dispose d'un entraînement au combat sorti de nulle part, des agents du gouvernements sans scrupule, un bande d'échappés d'une asile psychiatrique militaire, etc. Tous ceux-ci seront mixés dans une intrigue peu cohérente et mal rythmée (la faute peut-être aux coupures et reshoots intensifs que le film a subit ?).
A côté, même s'il on salue la volonté de Shane Black de renouer avec la violence graphique du premier opus, les scènes d'action ont peu d'impact, la faute à des effets numériques très inégaux, une BO qui singe celle d'Alan Silvestri (repompage en règle des thèmes du "Predator" de 1987, mélangés avec des notes sans âme), et un ensemble qui se veut beaucoup trop léger. Efficace dans d'autres films, l'humour de Black est ici au pire lourd et gênant, au mieux artificiel et pas vraiment respectueux de la franchise.
Enfin, signalons que le scénario cherche à injecter de nouvelles idées dans l'univers Predator, ce qui n'est pas une mauvaise chose sur le fond, mais le résultat n'est pas toujours bienvenu (notamment la dernière scène, risible !). Ainsi, "The Predator" n'est pas le film qui réhabilitera la franchise au cinéma, ce qui n'est sans doute pas plus mal, le film original n'en ayant pas besoin.