Pourquoi j'ai eu l'impression, durant cette heure quarante, que j'ai trouvé un peu trop longue, de jamais voir un film sur le cyclisme ?
Stephen Frears, du haut de ses 74 ans et grand talent, réalise ici un film un peu postiche, qui souvent frise avec risques la parodie.
On ne sait jamais si son désir est de réellement faire un biopic sur Armstrong, dans ce cas-là c'est raté, de rendre un hommage plus global à ce qu'est réellement le cyclisme en dénonçant les abords trop souvent décriés du dopage, dans ce cas-là sa diatribe contre un Armstrong, jamais trop manichéenne est plutôt affûtée, ou s'il veut réellement faire un film vibrant, électrique, quasi d'action, qui dans ce cas précis quitterai sa fonction purement historique (s'appliquant à retracer précisément la montée puis la chute du cycliste américain) pour aller plutôt se nicher dans une catégorie plus excitante qu'est le film duel, conflit plein d'action et de rebondissements avec pour pivot central la confrontation entre le cycliste et le journaliste qui depuis ses débuts est persuadé qu'il triche.
Car en effet on a parfois l'impression de voir un pâle copie, presque pitoyable, du Loup de Wall Street (les longs monologues qui expliquent les types et doses de drogues prises quotidiennement, l'humour parfois grotesque, le montage excité et moderne, allant même jusqu'à copier la B.O. - le titre reprise de Mrs Robinson...).
En plus d'un insatiable sentiment de narcissisme qui transcende le film (les multiples références, à différents moments du film, à l'adaptation cinématographique de la vie d'Armstrong qui va être réalisée...) et d'éléments scénaristiques purement inutiles qui nous détournent totalement de notre sujet (la vie de Floyd Landis, personnage si peu utile à l'intrigue mais pourtant longuement étudié) on ne peut qu'être dérangé par l'aspect ridicule de certains éléments, comme par exemple la prestation absolument ridicule de Guillaume Canet, dont la présence aura de quoi faire se questionner beaucoup de gens.
Néanmoins on ne passe pas un si mauvais moment, les gros défauts étant rattrapés par l'aspect un peu film d'action, évoqué plus haut, et par la performance de Ben Foster, mis en scène avec une vivacité et un style tout de même présent.

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le 20 sept. 2015

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Charles Dubois

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