La deuxième vague.Dans "The wave",en 2015,un morceau de montagne s'écroulait dans les environs de Geiranger,en Norvège,et tombait dans un bras de mer,provoquant un énorme tsunami meurtrier.Kristian,un éminent géologue local,avait prévenu mais bien sûr personne ne l'avait écouté,et il dut donc se contenter de sauver un maximum de personnes,ce qui fit de lui un héros.Succès aidant,voici cette suite qui arrive trois ans plus tard.Si "The wave" relatait une catastrophe réelle survenue en 1934,"The quake" s'appuie sur le tremblement de terre qui frappa Oslo en 1904,sans faire de victimes d'ailleurs.Revoici donc notre Kristian,pas bien remis des évènements précédents.Traumatisé,il s'est claquemuré dans sa maison montagnarde isolée où il broie du noir et se bourre de médocs.Il a même quitté sa famille,partie du coup vivre dans la capitale.Mais voilà-t'y-pas qu'un de ses potes,géologue également,meurt en enquêtant sur d'inquiétants mouvements dans le tunnel d'Oslo.Se précipitant sur place,Krikri comprend vite qu'un méchant séisme se prépare et ne va pas tarder à impacter la ville.Il prévient les autorités,mais comme d'habitude personne ne veut écouter cet oiseau de mauvais augure.Ah la Norvège,quel improbable pays!Ses fjords majestueux,ses tunnels flippants,son Cercle Polaire!Et en plus c'est aussi instable qu'une décision de Macron.Comme la Californie ou l'Italie,c'est un de ces endroits où l'on sait que ça va secouer dur tôt ou tard,ce qui permet au cinéma local de vivre un peu sur la peur collective,même si ça parait moins tracasser les autochtones que le Covid.Les américains auraient fait de cette histoire un grand spectacle à la "2012" mais chez les scandinaves on est plutôt branché thriller à deux de tension.On se croirait dans un Bergman et la narration se traîne atrocement au fil des errances d'un héros à l'air halluciné et quasiment mutique.Chaque scène est étirée au max et dure des plombes pour rien,les conversations sont difficiles dans la mesure où les gens mettent vingt minutes entre chaque réplique et qu'ils n'ont de toute façon rien d'intéressant à dire,des trucs alarmant se produisent mais les personnages,bien qu'apeurés,semblent paralysés et ne bougent guère.Et quand ils réagissent,c'est pour faire des trucs absolument irrationnels.Une scène significative au hasard:Sondre,le fils de Kristian,est en cours à l'université lorsque son père lui envoie un message lui enjoignant de se barrer vite fait.Naturellement le gars ne bouge pas d'un pouce,en même temps il sait que papa est à moitié barjo.Seulement l'amphi se décide à remuer tout seul,et personne ne bouge,pas question d'interrompre la leçon.Sondre commence quand même à les avoir à zéro et déclare qu'il se barre....mais il n'en fait rien,il attend.Et ça dure,ça dure,jusqu'à ce que tout s'écroule pour de bon.Là tout le monde part en courant,sauf l'ami Sondre qui s'accroche à son pupitre en attendant que ça se calme!Et tout est du même tonneau car dans le genre on a aussi les quelques protagonistes qui zonent au sommet de la tour qui va s'écrouler et qui y restent pour on ne sait quelle raison plutôt que de descendre vite fait.Ceci dit,c'est une astuce scénaristique destinée à provoquer du suspense et des séquences spectaculaires.Car c'est là que le film démarre enfin,dans le dernier quart d'heure,avec les gens coincés dans la fameuse tour,dont Kristian,sa femme et sa fille.Du coup les mecs se réveillent et on comprend enfin pourquoi on regarde ça.Les effets spéciaux sont performants et on assiste à des scènes visuellement impressionnantes de destruction massive,assorties d'évènements horribles,de morts violentes et de luttes désespérées pour la survie.C'est même tellement scotchant qu'on est surpris que certains protagonistes s'en sortent finalement car vu le contexte ça paraissait vraiment impossible.Les acteurs norvégiens,c'est pas vraiment ça.On retrouve tous les interprètes de la famille de Kristian présents dans "The wave",dont évidemment le héros,Kristoffer "ramollo" Joner.Hirsute,dépenaillé,le type ressemble plus à un zadiste sous cannabis qu'à un géologue et ne convainc jamais ni les autorités norvégiennes ni le public.Ane Dahl Torp,qui incarne Idun,son épouse,et Jonas Hoff Oftebro qui joue Sondre,sont inexistants.Seule Edith Haagenrud-Sande,qui est Julia,la petite fille,sort du lot et exprime quelque chose.Il est à noter que Roar Uthaug,réalisateur du premier film,est parti aux States faire le nouveau "Tomb Raider" et a abandonné la caméra à l'inconnu John Andreas Andersen.