J'ai passé un très agréable moment pendant ce film, ou j'ai ressentis des émotions diverses et variées, le réalisateur tirant parfois vers la sensiblerie lorsque l'on voit les images d'archives des masses devant Buckingham pleurant "la princesse du peuple", avec la musique qui va bien, le poil qui se hérisse et les yeux qui s'embuent ; et puis parfois au contraire, des scènes franchements drôles, un cynisme comme j'aime, et qui accroche au visage un sourire qui met du temps à partir.
The Queen, c'est l'histoire d'une Reine face à elle-même, la monarchie face au peuple, à l'imprévu protocolaire, une institution rigide et inchangée, qui se retrouve face à une société qui a évoluée sans elle. De là, nait un décallage, une incompréhension mutuelle. Et forcément, des sentiments exacerbés. La couronne, rigide, qui se réfugie derrière le protocole et refuse de mettre en berne le blason de la Reine à Buckingham, la famille royale qui refuse de rentrer à Londres et d'y faire une allocution.
Le jeune Tony Blair, fraîchement nommé, aura pour tâche de faire tampon entre le peuple et la monarchie, en dépit de ses préjugés et de leur orgueil. Mission qu'il relève avec brio, l'histoire nous l'apprenait, le film nous le rappelait.
Un film touchant de sincérité, portrait critique et émouvant d'une institution plusieurs fois millénaire, d'une Reine face à son peuple, face à son temps, face à elle même. Un film que j'ai beaucoup aimé, même lorsque la Reine part seule en 4×4 dans la lande, tombe en panne, s'improvise mécanicienne avec ses petite chaussures et son foulard Hermès.
Elisabeth II nourrit autant d'expressions faciales que Merryl Streep dans Le diable s'habille en Prada, et on y reconnaît bien là le pouvoir des puissants. Helen Mirren m'avait déjà beaucoup plus dans Mrs Tingle, mais ce rôle la révèle à la perfection.
Evidemment, je vous conseille ce film. Pour connaître, pour sourire, pour vibrer, et pour comprendre.