Je n'ai pas souvenir d'un mauvais Frears. Jamais été déçu par l'humour plus ou moins ouvertement distillé par ses films. Trop tributaire de ses scénaristes? Souvent ses scénarii sont choucards, finauds, bien écrits. Sur ce film, cela couine (oui, j'ose et alors?) un peu aux encoignures. On dirait que Morgan (scénariste) s'est contenté d'un historique sur l'évènement et a quasiment paraphrasé la presse (people ou non) sur une large partie de son film pour ensuite renverser la vapeur et sauvegarder la couronne. Je simplifie évidemment, mais je le sens comme ça. Le son de cloche final me parait un peu simpliste. Trouver des circonstances atténuantes à la reine, à son milieu est peut-être louable intellectuellement. Mais je n'arrive pas à trouver cela autrement que vain. Par contre ce qui est intelligent c'est qu'ils ne rendent pas pour autant responsable de cette situation un personnage ou une institution. Il n'y a pas la recherche d'un bouc-émissaire. C'est heureux. Morgan et Frears s'attachent bien plus à trouver une explication qui pourrait "excuser" la bêtise générale, l'entêtement de la famille royale et surtout son incapacité à communiquer.
A vrai dire, il faut que j'arrête de prendre des gants, ce qui m'a retenu c'est exclusivement le fait que j'en ai pas grand chose à foutre de la Reine, de Lady Di et du Royaume. Je trouve même l'assujetion britannique pathétique. En faire un film me remplit d'incrédulité d'abord et puis la curiosité fait le reste. J'espérais trouver quelques attraits universels, une réflexion philosophique, morale, politique, ou alors une émotion, en tout cas une originalité dans la réalisation. Manquate!
Les comédiens sont très biens. Helen Mirren et Michael Sheen sont même inattaquables, révélant aussi bien des talents d'imitation que de variation sur les expressions émotionnelles. Mais en vain, à titre personnel. Vraiment rien à faire, j'ai attendu la petite flamme, et puis le générique de fin est apparu.