The Queen, c'est l'histoire d'une méprise dans tous les sens du terme.
Méprise parce que, là où beaucoup attendait de la part de Stephen Frears un film sur la mort de Diana, on a un film sur la temporalité de la politique et l'inadéquation entre le pouvoir et le peuple.
Méprise parce que cette Reine est incapable de comprendre ce qu'il se passe dans son pays. Elle ne saisit pas la transformation entre Son Royaume fait de pudeur, de retenue et de lenteur et la Grande Bretagne "actuelle", faite d'émotions affichées, de voyeurisme et d'immédiateté (représentée par Blair). Le peuple britannique ne comprend d'ailleurs pas mieux le lien qui l'unit à sa Souveraine.
Méprise, enfin, de la reine vis à vis de Diana qui l'aura fait chier (pardon my french) jusque dans la mort. Pas un seul instant la Reine semble être peinée du décès de sa bru ; à l'exception peut être du moment où elle pleure la mort du cerf (chassé comme l'était Diana).
L'ensemble est admirablement bien joué par des acteurs tous excellents (James Cromwell en Prince de Galles est excellent, Micheal Sheen fait un très bon Tony Blair et, évidement, Helen Mirren est impeccable).
Au final, le film est à l'image de la Reine : tout en retenu, élégant dans son genre et finalement irrésistible (on est sous le charme comme l'est Tony Blair dans le film...).