Repéré dans plusieurs festivals dont la dernière Berlinale où il a fait forte impression, ce premier film irlandais n’est certes pas dénué de qualités mais de là à crier au chef-d’œuvre comme certains éminents journaux spécialisés (l’affiche le clame clairement en notant les critiques flatteuses de prestigieux festivaliers), il n’y a qu’un pas que nous ne franchirons pas. « The Quiet Girl » nous convie à vivre l’été d’une jeune fille discrète, issue d’une famille nombreuse et que ses parents négligent. Envoyée chez de lointains parents, elle va faire l’apprentissage de l’affection dans une famille aimante qu’un événement tragique a affecté. Un récit classique que rien ne va vraiment bousculer et qui aurait pu tenir sur un court-métrage de trente minutes voire un moyen-métrage tant il ne renouvelle rien dans le genre et ne raconte pas grand-chose.
On reproche souvent aux premiers films de trop vouloir en dire et bien c’est plutôt le contraire qui se passe ici. Tout cela reste très limité aux niveau des thématiques investies. On croque le portrait d’une certaine époque révolue en Irlande rurale mais cela reste relativement survolé. La chronique de l’enfance est bien entendu présente mais on a déjà vu cela tant de fois, notamment au féminin, qu’il est difficile d’innover dans ce domaine. « The Quiet Girl » caresse également du bout de sa pellicule les secrets de famille mais celui qui est au centre du film est prévisible et attendu, il ne surprendra donc personne. On se retrouve donc devant un récit plutôt atone que seul son charme suranné et la justesse de ses interprètes parviennent à sortir du tout-venant de ce type de film d’auteur.
On peut en effet acclamer sans peine la jeune Catherine Clinch qui vient allonger la (très) longue liste des enfants acteurs contemporains impressionnants de justesse. Les adultes à ses côtés ne déméritent pas mais elle porte le film sur ses frêles et jeunes épaules et son regard en dit beaucoup. Ensuite, la nature et la campagne irlandaise reculée sont véritablement filmées avec amour et il serait peu étonnant de savoir que Colm Bairead en est issu tant il la magnifie à chaque plan sans tomber non plus dans l’admiration béate à la Terrence Malick. Mais tout de même de manière peut-être un peu trop contemplative parfois tant « The Quiet Girl » se complaît dans un rythme trop languissant. Cependant, les plans sur Dame Nature sont beaux, on ne peut le nier, presque à nous donner envie d’une escapade bucolique et champêtre. Et enfin oui la dernière scène est émouvante et belle mais on s’y attend un peu – voire beaucoup – ce qui lui fait perdre une grande partie de son potentiel lacrymal... Une petite déception donc devant ce joli petit film qui n’a rien d’extraordinaire.
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