De mémoire défaillante de cinéphile de pacotille, les films qui parviennent à si délicatement capturer ce quelque chose d'indicible propre à l'enfance ne sont pas si nombreux que ça. Le mérite du cinéaste Colm Bairéad n'en est que plus grand et son film, son tout premier long métrage, précieux et prometteur. Venu d'Irlande, acclamé à raison dans de nombreux festivals et nominé aux Oscars, The Quiet Girl est à mes yeux un petit bijou de sensibilité et de douceur qui trouve en partie sa noblesse et son charme dans sa façon d'épouser, presque tout le temps, le point de vue de cette petite fille qui, négligée par des parents pauvres et dépassés, est envoyée chez de lointains cousins du côté maternel, un couple d'un âge un peu plus avancé, pour y passer l'été. La mise en scène du réalisateur dublinois est d'une rigueur intelligente et délicate, nous mettant donc le plus souvent à la place de sa discrète et timide protagoniste, fleur en bouton qui ne demande qu'à s'épanouir. Nous sommes ainsi au plus près d'elle lors du voyage en voiture qui la mène vers sa ferme d'accueil, très joliment filmé, et encore plus près quand elle arrive enfin sur les lieux et que sa cousine et mère de substitution lui ouvre la portière, puis se met également à sa hauteur pour mieux lui souhaiter la bienvenue et, déjà, lui donner un peu d'affection. Une des belles scènes d'un film qui en compte quelques unes...lire la suite de la critique.