Quel meilleur moyen de se débarrasser des insectes ?
The Raid, c’est un film d’action à l’ancienne. Le genre de long métrage complètement régressif et palpitant qu’il faut voir de temps en temps pour décompresser et retrouver les plaisirs simples et basiques de la jeunesse.
Dans The Raid, on ne se pose pas franchement la question des enjeux, des personnages, des lieux, du temps, ou de ces autres considérations auxquelles on attache parfois tant d’importance dans les fictions, parce que le raid nous les fait oublier en nous berçant chaleureusement de toute la générosité dont il fait preuve.
Ici, la seule chose qui compte, c’est le raid.
C’est la baston. C’est le déroulement, nerveux, qui ne laisse aucun répit. Le combat. C’est la progression de la police à travers les étages de ce building imprenable occupé par les vilains. Les fights. C’est la pression qui jamais ne retombe et constamment s’envole un peu plus haut, scotchant le spectateur au siège. Les luttes incessantes pour la vie. C’est l’intensité d’un jeu vidéo, avec un découpage semblable : un peu foireux au début, poussif parfois, mais qui fait monter les héros d’étage en étage, et tout en haut, le boss de fin. Encore qu’ici, les choses soient un peu plus compliquées, plutôt bien amenées, et c’est heureux.
Parmi la palanquée de policiers mobilisés, hormis le lieutenant trouble et un branleur agaçant dont la rapide punition sonnera comme une première récompense et un message clair adressé au spectateur, l’assurant d’un spectacle vibrant et sans frustration, se trouve un jeune rookie bientôt papa, plutôt doué en combat au vu de sa façon de s’entraîner, qui assure dès le début à un homme âgé qu’il le ramènera. Qui ? D’où ? Pourquoi ? Autant de voiles que l’avancée de la mission permettra de révéler, autant de questions qui, progressivement, trouveront réponse tout en gardant un intérêt, dans une mise en scène simple et efficace alternant les passages filmés à l’épaule et les bagarres chorégraphiées à l’extrême, jouissives et ultra dynamiques. Pas un instant sans cette pression qui étouffe les forces de police face à une bande de psychopathes plus forte et plus nombreuse. Au surplus de cette débauche, le film trouve le moyen de nous raconter une — petite mais néanmoins plaisante — histoire.
Il sera notamment donné d’assister à l’un des plus épiques combats sans fin incluant trois personnes dont un méchant quasi muet qui trouve à cette occasion le moyen de gagner le charisme qui lui faisait défaut jusque là pour le propulser au rang d’ennemi parmi les plus fous, poseurs et badass qu’il ai été donné de voir ces dernières années, avec une fin non moins épique sanguinolente et dégueulasse bien comme il faut.
Variation bien menée sur le thème des frères ennemis, The Raid est un film violent. De cette violence brute qui sied aux films d’action violents. Sans fioriture. Sans abus (si ce n’est dans l’orchestration des bastons). Sans pitié.