L’année dernière, on s’en souvient, Bac Nord, actioner situé dans les quartiers nord de Marseille, avait fait grande polémique, notamment du fait de sa récupération par les candidats politiques de droite et d’extrême droite et de la vision de la population des quartiers qui y était dépeinte. Et parmi ses défenseurs, un argument revenait, celui de dire qu’il était bien mis en scène, et notamment sa scène d’action centrale. À ceux là, je voudrais dire : regardez The Raid. Car si c’est là aussi un gros film d’action bourrin, policier, et passablement réactionnaire (le voyou est une vermine à éliminer), la mise en scène est sans commune mesure. Comprendre : 1h40 de pure action décomplexée, c’est inventif, c’est trash, c’est brutal, et bon sang que c’est efficace. The Raid est un film qui compense toutes ses lacunes par une mise en scène en permanence au top, qu’il s’agisse des scènes de fusillade, comme des scènes d’art martiaux, en maintenant une tension permanente, en dépit du peu de variations de ses décors (du béton gris, du béton gris, du béton gris). On soulignera ainsi un empalement sur des débris de porte, un perçage de mur à la machette, ou encore un égorgement au néon, dans des scènes où la jouissance l’emporte presque systématiquement sur le dégoût. À tous les défenseurs de marvelleries, disant «oui mais c’est du divertissement», je voudrais dire : regardez The Raid. Car ça, c’est du divertissement, du vrai. Et dieu que c’est bon.