Décidément tout fout le camp de nos jours. A tel point que l'Indonésie en est à donner des leçons de maîtrise à tous les actioners américains (et accessoirement au cinéma français, parce que bon nous on a Le Raid de Djamel Bensalah...). Rien que ça. Entendons-nous, The Raid n'a évidemment rien d'un chef-d'oeuvre, mais son dosage précis, son sens aigu du rythme, son atmosphère froide et son enrobage stimulant en font une réussite inespérée qui donne l'impression de ne pas avoir vu de vrai film d'action depuis 20 ans.
Niveau scénario, Gareth Evans n'invente absolument rien. Mais il laisse le temps à son histoire de respirer, présente ses personnages en quelques plans sans exagération aucune ni dramatisation inutile. Du coup, les poncifs usuels du genre passent comme des lettres à la poste, comme le héros futur papa ou les frères ennemis. Ce qui permet d'apprécier d'autant plus cette plongée en temps réel dans la sauvagerie humaine à l'état pur.
Visuellement, il y a peu à redire tant Evans amène de la fraîcheur au genre. Mobile, nerveuse, sa caméra se terre au plus près de la douleur. On se prend presque les mandales à la gueule, et malgré tout l'action reste lisible en toutes circonstances. Evans a aussi le mérite de laisser vivre les combats, en rationalisant le montage et en évitant la multiplication inutile des plans. S'il faut chipoter, c'est peut-être pour regretter des combats un poil trop chorégraphiés, ce qui a tendance à amoindrir la spontanéité de l'action, surtout que les figurants ne savent pas mourir sans faire une grimace à la Courtemanche.
N'empêche, si le 2 se rapporte au 1, alors plus besoin de chercher le phénix des hôtes de ces bois.