The Raid 2 par magyalmar

Gareth Evans persiste dans le style porno pour amateurs d'action et d'arts martiaux, avec un degré de maîtrise dans l'exécution absolument affolant. Comme son prédécesseur, The Raid 2 ne ment pas sur la marchandise : on est là pour la castagne, c'est ce qu'on aura. Pas de place pour le sentimentalisme ou une morale à deux balles qui viennent habituellement plomber les films d'action. Ici c'est la survie qui prévaut, Rama n'aspirant qu'à une chose simple, rentrer chez lui.

Logiquement donc, le film va droit au but et ne prend pas de détours. Le scénario a beau être plus étoffé, bénéficier d'un certain soin, il reste un prétexte. Pour preuve, l'ellipse de deux ans qui élude les débuts de la relation de confiance entre Uco et Rama. Le but est clair : aller encore plus loin dans la démesure et enchaîner les sommets de sauvagerie et d'ultraviolence. Sachant que The Raid 2 fait une heure de plus que son aîné, il y a de quoi redouter l'overdose. Crainte infondée car Evans met un point d'honneur à donner à chaque coup sa singularité. Sur 150 minutes et bien le quintuple de tatanes distribuées, c'est dire à quel niveau est poussé l'exigence et l'originalité dans l'orchestration des combats. Avec à la clé un bon paquet de scènes d'anthologie qui viennent renvoyer The Raid premier du nom au rang de concours de chatouilles. Et surtout un style visuel toujours aussi virtuose, fluide et ultra-lisible qui ne manque pas de mettre en valeur l'agilité des acteurs, en particulier les toujours aussi impressionnants Iko Uwais et Yayan Ruhian, la bonne surprise du film puisqu'il fait son retour dans la peau d'un nouveau personnage (il était tellement ahurissant dans le premier volet qu'il eût été dommage de se passer de lui).

Un truc de dingue, qu'il sera dur de surpasser. Même pour le troisième opus, attendu pour 2017.