Dans des déserts brûlés par un soleil ardent ou des plaines assombries par des orages menaçants, quelques hommes vivent pour le rodéo... et en meurent, presque. Après un grave accident, Brady Blackburn essaye de retrouver sa place dans la pauvreté d'une réserve du Dakota du Sud.
Ce film, tiré d'une histoire assez vraie pour que les acteurs jouent leurs propres rôles, accidents inclus (même si le grand tétraplégique de l’histoire Lane Scott ne l’est pas pour les raisons suggérées, mais à cause d’un accident de voiture) a pour mérite de montrer les ravages que peut provoquer le rodéo sans pour autant le flageller. Car c’est aussi une culture, une fierté, un défi pour l’homme et une voie pour sortir de sa condition et grandir : être plus qu’un caissier ou qu’un petit dealer vivant on ne sait comment, et plutôt même ne vivant pas vraiment. Faire du rodéo, c’est aussi un amour du cheval et de réaliser ce qui fait « la raison d’être » du cow-boy : chevaucher.
Tout ceci est filmé avec tendresse par Chloé Zhao, qui montre un univers avec peu de violence, malgré sa dureté. Au contraire, la difficulté de la vie prend une forme de lassitude et de résignation parfois, en opposition au rodéo, qui, en tant que tentative pour Brady de s’en sortir, permet lui, de vraiment exister. Lorsque Lane Scott retrouve quelques sensations de monter un cheval, on aperçoit plus de joie que de regrets face à ce qui a été perdu.
Même lorsque le cheval est tué suite à ses blessures, le bourreau s’exécute seulement car c’est ce qu’il pense qui doit être fait, très calmement, et tristement.
Cette tendresse m’a en contrepartie fait ressentir une lenteur et un manque d’énergie. Et si ce rythme est appréciable pour les grandes chevauchées contemplatives, il rend le tout un peu long.