« Dieu donne à chacun une raison d’être. Pour un cheval, galoper dans la prairie. Pour un cowboy, chevaucher ». Ces paroles sont prononcées par Brady, le héros du film. Mais que devient cette raison d’être et de vivre pour un cowboy de 20 ans lorsqu’il ne peut justement plus chevaucher ?
The Rider se situe à mi-chemin entre le film et le documentaire. Brady, sa famille et ses amis interprètent chacun la version fictionnalisée de leur personnage. Loin de toute idéalisation, The Rider nous fait découvrir de vrais cowboys. Brady est un jeune cowboy sioux du Dakota du nord, un champion, qui suite à un accident de rodéo et un traumatisme crânien ne peut plus monter à cheval. C’est son chemin de résilience qui est raconté ici. Brady cherche à retrouver une activité qui le rapproche le plus de sa passion : dompter des chevaux, former de jeunes garçons à la pratique du rodéo. Brady a, depuis tout petit, un don pour entrer en relation avec les chevaux. Les scènes de dressage sont très belles à voir. On assiste à l’apprivoisement plein de douceur d’un animal sauvage et indomptable, à la confiance que Brady réussit peu à peu à établir par sa voix et le contact corporel. Mais cela ne suffit pas à Brady pour qu’il retrouve l’étincelle de la vie.
Pour gagner suffisamment de quoi vivre, Brady doit se rabattre sur un petit job en travaillant dans un super marché. Dur pour un garçon qui appartient aux grands espaces et qui parle avec les chevaux sauvages… La caméra filme avec pudeur sa tristesse et son combat acharné pour continuer à vivre.
Brady est désormais limité dans ses activités et son meilleur ami Lane Scott l’est aussi, plus gravement que lui. Également cowboy il a été victime, dans le film, d’un accident de rodéo et il vit dans un hôpital totalement dépendant, ne pouvant plus ni marcher, ni parler. Dans la réalité, Lane Scott a été victime d’un accident de voiture et non de rodéo. Les scènes où Brady lui rend visite sont les plus émouvantes. Brady lui fait revivre ses souvenirs en lui parlant et en lui faisant faire des mouvements de mains pour simuler les mouvements sur le cheval.
The Rider nous immerge dans la culture du rodéo, mais le climat du film est celui de la lenteur et non l’ambiance surexcitée des rodéos… Un très beau film sensoriel et plein d’humanité.
Pour Chloé Zhao qui a réalisé Eternals (2021), c'est The Rider son premier film de super héros : "Le drame de Brandy Jandreau m'a donné l'envie de raconter l'histoire d'un homme prêt à risquer sa vie pour ne pas perdre son identité. Soit un film classique de superhéros qui a perdu ses super pouvoirs mais va tout faire pour essayer de les retrouver!"