3ème film que je découvre de Chloé Zhao, je fais partie des gens qui ont apprécié son film Marvel même si on sent qu’elle s’est quand même fait pas mal bouffée par la machine quand bien même elle était à la réalisation et au scénario. Par contre je trouvais son « Nomadland » assez vain en plus d’être une gigantesque pub Amazon.
J’allais donc vers ce « The Rider » à reculons et j’ai plutôt été agréablement surpris par le film.
On sent de suite la patte propre à Chloé Zhao et on voit tout de suite, en faisant le parallèle avec Nomadland et en voyant des extraits de son précédent film que je n’ai pas encore eu l’occasion de voir, ce qu’elle aime filmer, ces immenses plaines désertiques (du Dakota du Nord pour ce film).
C’est d’ailleurs la grande force du film, cette mise en scène qui arrive parfaitement à retranscrire l’état d’esprit du personnage principal, filmé au plus près lorsqu’il est face à son rêve qui s’échappe mais dès qu’il remonte sur son cheval on aura d’immenses plans larges, cette sensation de liberté extrême, avec cette magnifique photo.
Céder sans doute tout ça qui m’a fait entrer dans le film, je piquais un peu du nez au début mais ces scènes là m’ont directement choppé tellement c’était beau.
Mais l’autre chose qui m’a aussi pris dans le film malgré son rythme assez inégal ce sont la galerie de personnages, je n’ai pas tout de suite su que chacun jouait son propre rôle même si j’avais des doutes vu que celui qui joue le meilleur ami était réellement tétraplégique et ça se voyait, pareil pour la sœur où il se dégage une sincérité qui ne pouvait quasiment pas émaner d’un jeu d’acteur, une sœur tellement touchante dans sa relation avec son frère, pareil pour le père même si on sent que le fils n’a pas trop d’estime pour son papa, on sent un profond amour du père envers son fils et tout ça passera uniquement par la mise en scène, pas besoin de paroles qui auraient été en trop, tout passe par les regards et le fait que les acteurs se connaissent bien.
Maintenant tout me semble plus clair sachant que c’est de la docu-fiction, même l’accident n’était pas prévu au début du film et finalement c’est ce qui va amorcer tout ce dont Chloé Zhao va parler, le rêve qui n’est plus possible et comment on fait pour passer à autre chose sachant que c’était une vraie raison de vivre et qu’il n’y avait que ça.
C’est là que son amitié avec un ancien prodige du rodéo (qui en est réellement un) prend tout son sens, qui fait clairement miroir à ce qu’il ressent, la fin m’a terrassé s’en trop en dire.
Dommage que le film tarde trop à réellement se lancer même si je comprends l’envie esthétique de Chloé Zhao (où était-ce du à ma fatigue?), le film aurait même gagné à avoir plus de scènes avec Brady avant son accident plus encore plus créer une rupture dans la mise en scène après son accident, après c’était sans doute impossible vu l’approche documentaire du film.