Comédie musicale, parodie des films fantastiques (en l'occurrence de Frankenstein), spectacle de cabaret: le film de Jim Sharman est un peu tout ça à la fois mais de manière si débridée qu'on est un peu déconcerté, voir abruti, par ce ballet coloré de personnages excentriques.
L'extravagance du récit ne fait pourtant pas, ici, son attraction ou sa séduction. Ne serait-ce que parce qu'elle n'est pas drôle. La nuit extraordinaire que passe un couple de jeunes mariés romantico-catho-coincé dans un château hanté par des créatures luxurieuses relève de la posture ordinaire à propos de la liberté sexuelle et du droit à la différence.
Travestis, vamps, éphèbes sont les figures provocantes de ce film libertaire post-hippie dont on se dit qu'il n'a pas très bien vieilli, hormis son caractère musical. Cet opéra baroque très visuel ne satisfera guère, en l'absence d'idées originales ou véritablement subversives et d'une intrigue plus ample, que les amateurs de chorégraphie bariolée et polissonne.