The Rocky Horror Picture Show par Galaad
Encore un film qui a usurpé sa bien glorieuse réputation... "The Rocky Horror Picture Show" est en effet un peu plus de trente ans après sa sortie l'un des emblèmes de la génération contestataire issue de la contre-culture Américaine : comme tout objet symbolique qui se respecte, il bénéficie d'un public de fans lui vouant un culte quasi-sacré. A quoi bon ? Monotone, ce long-métrage ne fait qu'empiler les clichés alors en vogue. Superficiel, il s'est transformé en oeuvre kitsch sans charme où les couleurs, lumières et costumes (tous plus laids les uns que les autres) envahissent un cadre déjà surchargé soumis en plus aux lois du mauvais goût et du criard agressif. Evidemment, il y a un aspect soi-disant "déjanté" caractéristique des seventies ; en réalité, la subversion revendiquée s'apparentait à du conformisme à l'heure où les images de ce type étaient devenues monnaie courante dans un mouvement qui n'allait d'ailleurs pas tarder à s'essouffler. N'oublions pas non plus la sexualité explicitement évoquée ; oulala, c'est dérangeant dites-moi : des vannes de camionneurs à tout bout de champ, faisant ressortir avec brio une vulgarité décidément omniprésente tant sur la forme que sur le fond. Le redondance et le prévisible ne semblaient guère inquiéter les auteurs de cet opéra-rock vite ennuyant ; les situations s'empilent avec une platitude édifiante ma foi bien difficile à justifier. Nous passerons outre une interprétation médiocre, de même que des interludes musicaux bien pauvres (je ne suis pas convaincu sur ce point que l'on soit constamment dans l'auto-dérision, peut-être et en étant indulgent pourra-t-on dire partiellement) à la limite de l'ignoble. Bref, pas grand-chose n'est à sauver de "The Rocky Horror Picture Show". A vrai dire, on ne sait pas trop d'où vient ce courage qui nous pousse à le regarder jusqu'au bout. Peut-être parce que le bien-pensant des 70's l'était un tout petit peu moins que celui du troisième millénaire. Entre la peste et le choléra...