Galvanisé par le foisonnant Phantom of the Paradise de Brian de Palma, première et probablement dernière claque d'un genre qui m'exaspère le plus souvent, puis très déçu par le Hair de Milos Forman, The Rocky Horror Picture Show portait donc sur ses cultes mais frêles épaules mes derniers espoirs en matière de comédies musicales...
Son réalisateur, Jim Sharman, ne fera pas de vieux os dans le métier, et pourtant... J'aime bien son style à Jim ! Déjà, pour une fois, les phases chantées n'arrivent pas comme un cheveu sur la soupe au ketchup de cette fantaisie kitsch et anticonformiste, quoique caricaturale. Et en dehors de quelques effets spéciaux risibles à base d'éclairs, c'est très soigné dans l'ensemble, avec une petite préférence pour les interventions du démiurge narrateur que je trouve d'une classe et d'une sérénité reposantes, contrebalançant parfaitement toute cette frénésie trans-gothique...
Du rouge, du noir, des dents. Un jouvenceau, une jouvencelle, perdus dans la forêt. Un château, des bécanes, une fête et son hôte atypique. Des transylvaniens et Rocky. Pas le boa, le culturiste blond écervelé ! La suite, c'est un peu de sang mais quasiment pas (tout juste un "euthanasié"), des dévergondages très amusants de mimétisme, amusants comme ce gigot du dimanche et ses dessous de table, pour finir sur un défilé de corsets et bas-résilles qui ne finit pas d'en finir... Mais wow ! Susan Sarandon était sacrément roulée à l'époque ! La gourgandine ! :D
Mais le plus important dans tout ça, c'est quand même la musique. Pour du rock old-school c'est plutôt sympa, et puis voilà quoi, les paroles plutôt crues - je pense notamment au morceau où Susan fait sa biatch - nous changent pas mal de toutes les niaiseries habituelles. Et même si sur le fond l'ensemble s'avère assez faussement "trans"gressif, ça passe tout seul...
Et avec un joli petit final, un brin poétique, en prime.