Une histoire de contes, un conte d’histoires

Finalement, revisiter le mythe de la sirène avec très peu de budget, c’est pas si nul. The Rusalka démarre en douceur avec des chants venus d’ailleurs, puis le spectateur peut se laisser bercer par les clapotis de l’eau pour la suite à venir.

Ce film dévoile quelques défauts techniques, mais il s’agit de les dépasser pour apprécier l’intrigue. L’intrigue : Tom, muet, s’installe le temps de quelques jours au bord d’un lac. En arrivant, une note sur sa porte l’informe qu’il y a récemment eu plusieurs noyades dans ce même lac. Peu après son arrivée, il rencontre une femme dans l’eau.

Aussi simple que cela puisse paraître, le jeu du montré/caché fonctionne à merveille. Encore davantage si l’on associe à ça un sound design assez bien maîtrisé ! Ce qui offre un terrain confortable à de petites frayeurs passagères.

Concernant les personnages, ils gagneraient à être plus approfondis. On ne sait pas d’où vient Tom, quel était son but à venir au bord de ce lac ? Serait-ce un hasard ? Pourquoi cet étrange coup de fil au beau milieu du film ? Quel est son rapport à la religion ? La sirène pourrait aussi être encore plus ambiguë dans son écriture et évolution. D’où lui viennent tous ses flash-backs ? A la lecture des avis du précédent film de la même équipe, They look like people, ce serait un soucis semblable qui n’a donc pas vraiment évolué.

Pour finir, je dirai que The Rusalka est un film “terrain de jeux”. Il n’y a pas de grandes ambitions derrière cette réécriture de conte, mais ça reste tout de même très intéressant. Et je suis curieuse de découvrir les prochains projets de cette équipe.

Film découvert lors du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg 2018.