La bande annonce m'avait promis des débordements de violence gratuite et des hectolitres de sang, et c'est exactement ce que The Sadness m'a offert. C'est un film Taïwanais ultra bourrin dont le réalisateur s'est mis en tête de repousser les limites du gore avec un twist ingénieux à la recette éculée du film de zombies.
Dans The Sadness, les infectés ne se transforment pas en sac à viande décérébrés avides d'encéphales. Le virus transforme la population en une horde de brutes sadiques et totalement désinhibées qui mutilent, violent et assassinent leur entourage de la plus abjecte manière. On assiste donc à toutes les scènes de cruauté imaginables avec des infectés encore doués de raison et de parole, mais uniquement mûs par leurs instincts les plus violents.
C'est une proposition terrifiante que le film n'exploite malheureusement pas tant que ça, alors qu'il y avait matière à faire des confrontations horribles entre les victimes et leurs proches. En revanche, cette horde d'infectés est bien plus effrayante que n'importe quel gang de zombies marmonnant et les premières scènes de massacre sont absolument incroyables.
Si le film avait réussi à garder son momentum après une première moitié sur les chapeaux de roue, je lui aurais collé un 9 sans hésitation. Ne serait-ce que pour la scène dans le restaurant, la rame de métro, le retour dans l'appartement ou la confrontation sur le terrain de baseball, le film enchaîne des scènes d'une brutalité sans nom et fait preuve d'une cruauté rarement vue à l'écran. Et la réalisation est à la hauteur du projet, avec des explosions d'hémoglobine, de la tripailles à ne plus savoir qu'en faire et des maquillages très réussis pour illustrer les mutilations les plus extrêmes.
Malheureusement, le soufflé retombe vers la moitié quand l'héroïne atteint un hôpital et que la production semble être tombée à court de budget. Alors il y aura bien encore quelques fulgurances sympa, mais on s'ennuie un peu, le rythme est complètement dans les choux et on se retrouve avec des scènes d'exposition pleines de blabla scientifique qui m'ont rappelé la fin de la saison 1 de The Walking Dead ou... plus généralement tous ces films de zombies où le scénariste a l'idée saugrenue d'expliquer la pandémie, comme si ça intéressait quelqu'un.
Mais quel gâchis ! Le début tabasse, viole sans discrimination, commence très vite et passe de 0 à 100 km/h en moins de cinq secondes. Quel dommage de voir un spectacle aussi viscéral s'enliser dans un huis clos mollasson qui en plus de ça donne la vedette à une sorte d'infecté super-méchant dont je me serais très bien passé. Malgré tout, je reste très curieux de voir le prochain projet Rob Jabbaz, dont c'était le premier long métrage.