Une pandémie s'abat sur Taïwan, transformant les citoyens en mutants avides de sexe et de chair humaine : un jeune couple, Jim et Kat, tente de lutter contre ces êtres infectés.
The sadness est un film horrifique taiwanais de Rob Jabbaz sorti en France en 2022.
The sadness est assurément le film le plus gore et violent sorti dans les cinémas en 2022.
Vous croyez avoir tout vu en matière de zombies, Rob Jabbaz a "mitonné" une variante originale autour de ces créatures, mises en scène pour la première fois par George Romero en 1968 dans La nuit des morts vivants et maintes fois déclinées depuis au cinéma et dans les séries, avec plus ou moins de réussite.
En général, la créature zombie n'a qu'une envie: mordre ou dévorer une personne non infectée en vue de le contaminer ou de se sustenter. Sa capacité de réflexion et d'analyse est inexistante.^
Les larmes puis les yeux noirs...
Les infectés de The sadness sont l'étape ultime de l'évolution d'une pandémie qui a frappé les habitants de Taiwan il y a un an. Inspiré par la pandémie de la Covid 19 qui a frappé le monde entier, le réalisateur narre un récit apocalytique, sans aucune échappatoire. Contaminés par un virus V2 dénommé Alvin , les "grippés" d'hier se sont transformés en créatures perverses aux yeux noirs, capables de vous mordre, de vous infliger mille et un supplices ou de vous violer avec un appétit qui n'a d'égal que leur instinct grégaire. Les contaminés n'ont qu'une obsession: satisfaire, aux dépens de leurs victimes, leurs instincts pervers en assouvissant leurs pulsions de mort ou d'agressions sexuelles dans une sarabande effrénée de meurtres et d'orgies.
Graphiquement d'une violence complétement décomplexée (Déluge de sang et de tripes, énucléations...), on se demande si le réalisateur ne sous entend pas que, contraint par la société, tout être humain a domestiqué au fond de lui un monstre dont les perversions multiples et variées ne demandent qu'à se manifester.
Parfois, le réalisateur dérape quelque peu et peut cependant susciter l'hilarité du spectateur.
Jim secourt un homme nu ligoté passé à tabac par 3 jeunes hommes. En piteux état, la victime lui déclare: "Pourquoi les avoir arrêtés? J'allais les buter!"
Le président fraîchement élu donne une conférence de presse. Ceinturé par son chef des armées soudainement pris de folie, sa tête explose en direct après que ce dernier lui ait fourré une grenade dégoupillée dans la bouche...
Les héros du film sont Jim et Kat. Séparés du début à la fin de cette journée chaotique, ils assistent médusés et impuissants à l'explosion de la pandémie. Agressé par son voisin contaminé qui lui cisaille 2 doigts, Jim parvient à prendre la fuite alors que Kat qui sort du travail s'engouffre dans le métro. Tous 2 tenteront de résister aux assauts des contaminés et de secourir les victimes des infectés mais la plupart du temps, en vain, la contamination galopante éradiquant au fil de la journée les gens bien portants. Kat ( Regina Lei , seul rayon de soleil du film dans un monde de brutes...) va devenir la proie d'un vieil employé de bureau un peu collant, croisé dans le métro, qui, transformé en vieux libidineux pervers par le virus, va la poursuivre de ses assiduités durant la quasi totalité du film, semant la désolation et la mort sur son chemin....
Tu es comme moi, violente et dépravée....
Croyant être tirée d'affaires après avoir défoncé le crâne de son poursuivant à coup d'extincteur, elle finira sa journée, prisonnière d'un virologue lanceur d'alerte pessimiste, plutôt critique sur la gestion de la crise par les autorités (Certains le trouveront lucide...) qui la traitera comme un cobaye en lui injectant le virus, espèrant qu'une hypothétique immunité lui permette de développer des anticorps. Il a déjà tenté l'expérience sur 8 bébés....en vain.
Compte tenu de l'évolution des thématiques contemporaines sur le comportement sexuel (Regard "appuyé", drague "lourde"...), je m'interroge sur la marche à suivre -et la capacité de survie- d'un militant Mee Too, plongé dans les perversions bien concrètes de la capitale taiwanaise...
S'il n'est pas parfait, The sadness remplit un cahier des charges correct reposant sur un scénario dans la moyenne des films de morts vivants. The sadness interpelle par ses aspects violent, gore et cru assez originaux, plutôt conseillé à un public à l'estomac bien accroché (Interdit aux moins de 16 ans).
Son propos radical est particulièrement pessimiste et désespéré.
Ce virus a détruit nos vies et anéanti notre avenir....
Trailer
Ma note: 7/10