The sadness est un film d'horreur.

Dit comme ça, ça ne veut pas dire grand chose, car après tout, Arthur, malédiction aussi est classé dans les films d'horreur... **petit rire entendu**

Que l'on soit bien d'accord, The sadness n'est pas à mettre dans le même panier que les pseudos films d'horreur pour ados. C'est un film d'horreur extrême, comme les asiatiques adorent en faire (voir la Catégorie III hong-kongaise, par exemple).

Le film commence tranquillement sur une séquence de mutation virale puis sur une petite scène de la vie quotidienne d'un couple ordinaire.

Le calme avant la tempête, car à partir du premier carnage, il n'y aura que très peu de répit.

En parlant de carnage, le tout premier meurtre auquel on assiste n'est pas anodin. On peut s'attendre à une simple attaque par arme blanche, ou arme à feu, ou même une défenestration (pourquoi pas)... Mais non. Ce premier meurtre est d'une incroyable atrocité, où rien ne nous est épargné, en gros plan, comme pour nous laisser comme message : "ça va chier". Un message en quelque sorte pour faire le tri dans les spectateurs, pour ceux qui se serait perdu, trompé de salle, ou qui ne savent pas trop à quoi s'attendre, ou qui pensait voir Arthur, malédiction.

Une personne âgée saisit un panier de frites baignant dans l'huile bouillante pour le vider sur la tête du pauvre caissier du restaurant, celui-ci étant de ce fait ébouillanté. La folle furieuse ne se contentant pas du sort du malheureux, elle lui arrache la peau à main nue, dans un torrent d'hémoglobine.

S'ensuit un massacre assez varié, particulièrement sauvage et sanglant, donnant ainsi le coup d'envoi des festivités.

Le ton est donné.

Le film adopte le point de vue de notre couple ordinaire. Les deux amoureux vont tenter de se contacter pour se retrouver, et ça ne va pas être une promenade de santé...

Tout d'abord le jeune homme. Ensuite la jeune femme.

Cela m'a fait penser à Resident Evil 2, avec le scénario A, puis, pendant ce temps là, le scénario B, les événements vécus par l'un ou l'autre se déroulant en même temps.

Au cours de leur périple, on se prête au jeu en étant toujours plus curieux de voir les différentes horreurs et l'inventivité dans les sévices dont vont faire preuve les contaminés.

C'est une vraie boucherie. Sang, tripes, vomi, on a droit à tout.

J'ai d'ailleurs trouvé très réussi cette ambiance nauséabonde et crade, avec du sang, des viscères, des cadavres, partout, dans les rues, les endroits parcourus. C'est vachement bien fait.

Rob Jabbaz apporte beaucoup de soin dans son carnage. Il nous balance sans vergogne dans cette frénésie meurtrière. Toutefois, il ne cherche pas à repousser les limites. Il est bien tenté j'ai l'impression, mais il a dû se freiner un peu, pour ne pas se bloquer l'accès à un circuit d'exploitation traditionnel, et voir son film interdit dans certains pays. (j'ai trouvé sympa son petit message aux spectateurs juste avant, nous remerciant d'être venu en salle soutenir son film).

Cela reste néanmoins ultra violent, hyper gore, riche en hémoglobine, complètement fou. J'ai même eu un fou rire un moment tellement c'était dément (comme pour un autre film, serbe celui-là).

D'ailleurs, j'ai noté des clins d’œil, volontaires ou pas, à deux illustres prédécesseurs, ayant eux aussi un rapport assez particulier avec la violence, et qui en leur temps repoussaient les limites: Irréversible, pour l'extincteur, et Srpski film,

pour l'orifice oculaire à l'hôpital.

Il y en a peut-être d'autres, qui m'auront échappé, mais que voulez vous, je manque de culture. Rob Jabbaz a mis beaucoup d'amour pour faire son film. Il a pris un sujet de société pour en faire un film d'horreur pur et dur, pour public averti, dont il a banni tout jump-scare, pour ne pas dénaturer son propos. Toute la frustration d'une population confinée pendant des mois explose et se déverse en un torrent d'ultra violence. La mutation du virus Alvin n'étant qu'une excuse.

Soutenez ce film en allant le voir en salle, pour vivre une sacrée expérience, et ainsi vous forger votre propre avis.

Critique redigée le 9 juillet 2022.

titiro

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