Les films pandémiques qui tournent zombies c'est d'ordinaire très peu de fond, des héros sans charisme dont l'un va subir la transformation et de l'hémoglobine enchâssé dans du blabla assommant. Et dommage, c'est ça aussi The Sadness. Des tropes vus et revus qui font de ce genre celui qui m'autorise à garder un œil sur mon smartphone de temps en temps, tant je suis sûr de ne rien manquer quand le scientifique/militaire/politicien nous expliquera comment la situation a dérapé, explications dont nous n'avons jamais eu besoin dans aucun film de ce type. Je ne pensais donc rien tirer de plus qu'un balisé tour de manège et pourtant, malgré que le scénario reste bien ancré sur ces rails usées, ça a fonctionné un peu sur moi.
Ça fonctionne parce que j'ai eu peur de des zombies de The Sadness, et ça fait longtemps que cette vieille figure d'horreur ne m'avait pas fait de l'effet. Ça marche parce je ne vois pas des zombies affamés mais des humains pris de rage meurtrière et sexuelle, et que le film illustre leurs horreurs avec un nombre inhabituel d'effets pratiques, de SFX, maquillages, et litres de faux sang. Ça marche parce que c'est du fait main, les corps et le sang sont là, les morsures et les coups aussi, et j'en viens à être fasciné par un visage fondu par de l'huile de friture, des doigts coupés et des crânes explosés. L'horreur est créative pour le pire et on ne restera pas indifférent lors du visionnage. C'est rageant de voir autant de soin mis sur cet aspect technique du film et de pourtant s'ennuyer quand l'action retombe, de le prédire autant, de finalement ressembler à tout le reste et qui essaye mais ne dit rien de plus que sa fiche résumé.
Je retiens quand même son homme au parapluie particulièrement terrifiant dans ses premières apparition ☂️🩸