Peter Cattaneo n'a guère fait parler de lui depuis le triomphe de The Full Monty. The Singing Club (Military Wives) est son premier long-métrage depuis 12 ans et use à peu près de la même formule gagnante pour conquérir les foules. Aucune véritable surprise n'est à attendre de son dernier film, l'histoire romancée de la création de la première chorale de femmes de militaires en Angleterre, au moment de la présence Britannique en Afghanistan. The Singing Club évacue totalement la dimension politique de cet engagement, ce n'est pas du tout le sujet, et se concentre sur ce groupe de femmes qui vivent dans l'attente et l'angoisse des nouvelles de leur conjoint, en tuant le temps comme elles peuvent. Soit dit en passant, leur portrait n'est pas très valorisant, considérées essentiellement comme "femmes de". Mais passons. Malgré son scénario très prévisible, qui mixe adroitement drame et comédie tout en créant quelques conflits internes, pour pimenter la sauce, le film est difficilement résistible, dans le genre Feel Good Movie, avec pas mal de larmes à la clé. A chœur vaillant, rien d'impossible et la musique est définitivement la panacée pour panser les plaies (des sucreries pop des années 90, pour l'essentiel). L'interprétation est impeccable, dominée par Kristin Scott-Thomas (que l'on adore détester dans ce genre de rôles pète-sec) et Sharon Horgan. Les personnages sont unidimensionnels, c'est un fait, mais en définitive on s'en fiche un peu, The Singing Club ne prétendant pas à être autre chose qu'un film grand public et sentimental, se projetant vers une scène finale que l'on pressent consensuelle, émouvante et grandiose. De façon surprenante, cela n'est pas vraiment le cas pour le dernier qualificatif. Et l'on apprécie cette sorte d'humilité dans l'apothéose.