Réalisateur majeur pour film très mineur : voilà le slogan que l'on pourrait appliquer à "The Skin Game" tant il est écrasé par la réalisation étonnamment fade d'Alfred Hitchcock, sans oublier une morale et des conventions lourdingues. Le résultat est en effet souvent ennuyeux, nous servant un sujet bien banal qui ne pourrait être qu'un peu intéressant si très bien traité. Nous en sommes loin : on en vient même à s'étonner de la représentation des personnages, ces derniers étant stéréotypés au possible, dans une logique très "gentil-méchant" sans la moindre nuance. Et que je te donne des leçons sur le mariage, le sentiment amoureux, l'adultère... Il n'y a alors qu'Edmund Gwenn pour sauver les meubles, ce qui est fort méritant avec un protagoniste aussi peu brillant. Ne soyons toutefois pas trop sévères (enfin, un peu quand même) : rien de honteux non plus, la dernière scène se faisant presque émouvante, mais nous sommes encore bien loin du temps où Hitchcock nous éblouira quasiment à chacune de ses réalisations.