Je l'avoue moi-même, tourner un film sur la création du désormais indispensable Facebook, ça me faisait peur, et ce même si un certain David Fincher y était attaché.
Surtout que certains de ses précédents films n'étaient pas autant aboutis qu'espéré (il manque comme un petit quelque chose à "Panic Room", "Zodiac" et "Benjamin Button"), aussi bons soient-ils...
Et bien j'avais tort : non seulement "The Social Network" se hisse en haut des meilleurs longs métrages de cette cuvée 2010, mais en plus, il est probablement le meilleur effort du cinéaste visuel depuis l'intouchable "Fight Club".

Je m'explique : "The Social Network", sous ses faux airs de film d'enquête, est fascinant. Si la réalité est fortement dramatisée afin de donner du ressort à une intrigue qu'on imagine moins mouvementée que ça, le film ne cesse de surprendre pour plusieurs raisons.
Le parcours glorieux mais aux sentiers dangereux de Mark Zuckerberg se découvre autant avec une certaine jouissance (la création de FaceMash en témoigne) qu'avec un véritable suspens, lié au développement plus ou moins incontrôlable de sa création.
Déjà peu habile pour communiquer dans "le monde réel", Mark tombe facilement dans ce piège bénéfique qu'est un réseau social, celui-ci faisant du jeune nerd de Harvard un Homme riche et puissant d'aujourd'hui... mais peut-être pas celui qu'il aurait pu être.

Accompagné d'une mise en scène stylisée à tomber par terre (on serait presque dans de la contemplation avec Fincher) et toujours remplie de bonnes idées inédites, l'autre point fort du film est sa galerie d'acteurs, campant des personnages plutôt marginaux mais ô combien attachants.

On ne peut pas oublier de citer Jesse Eisenberg, qui nous signe une jolie performance (bientôt Oscarisée ?) où l'acteur fait de Zuckerberg un être complexe, réservé et infaillible, mais toutefois génial malgré les troubles qui se suivent.
Andrew Garfield, futur Spider-Man pour Sony, nous prouve qu'il est un des meilleurs jeunes talents de sa génération et nous présente un acolyte prêt à se mettre en danger pour qu'on reconnaisse sa paternité dans la réussite du réseau.
Quant à Justin Timberlake, il surprend encore une fois le monde du cinéma dans le rôle de Sean Parker, vrai magnat d'internet en quête de projet viable et, surtout, de fric.

Servi par une Bande Originale envoûtante, aussi bien à l'image qu'à l'écoute, de Trent Reznor et Atticus Ross, ce sont tout ces éléments qui font de "The Social Network" une vraie réussite dans son genre.
Tel un biopic à part encore en train de s'écrire, où un gamin comme un autre devient du jour au lendemain le Roi en maître de la vie privée de chacun de ses fidèles involontaires.
Zitomaniac
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Le Top 2010

Créée

le 20 oct. 2010

Critique lue 306 fois

2 j'aime

Zitomaniac

Écrit par

Critique lue 306 fois

2

D'autres avis sur The Social Network

The Social Network
Sergent_Pepper
9

Around the crowd in a day.

Alors que Fincher optait dans Zodiac pour la distance et l’atonie comme remède à l’hystérie souhaitée par un psychopathe, le sujet qu’il aborde dans The Social Network va impliquer un changement de...

le 28 déc. 2014

115 j'aime

5

The Social Network
Torpenn
5

Fincher et les malheurs du trou du cul...

Le héros de ce film est un trou du cul, ce n'est pas moi qui le dit mais sa copine qui le largue au début du film dans une scène très pénible qui a pour seul intérêt la confirmation du postulat sus...

le 1 nov. 2010

100 j'aime

338

Du même critique

Prometheus
Zitomaniac
5

Turbulences pour le "Prometheus".

Ainsi donc le voilà, le titan "Prometheus"... Celui que l'on clamait déjà comme "le grand retour de Ridley Scott" ou "de la S-F, la vraie !" dans les salles obscures. Celui qui, des mois durant, n'a...

le 1 juin 2012

5 j'aime

Men in Black 3
Zitomaniac
6

Ils sont parmi nous, et on ne les remarque même pas (les défauts).

15 ans déjà après son premier opus jubilatoire et novateur, 10 ans après sa suite honteuse à la recette remaniée, le retour des agents J et K avait de quoi faire peur, d'autant plus avec les fresques...

le 1 juin 2012

4 j'aime

Rubber
Zitomaniac
10

Sur la route du film culte

Quentin Dupieux est décidément un type malin. Déjà bien déjanté derrière son avatar musical Mr Oizo, l'artiste se révèle être tout aussi passionnant lorsqu'il passe derrière la caméra. Alors que son...

le 13 oct. 2010

3 j'aime