Sur la route du film culte
Quentin Dupieux est décidément un type malin.
Déjà bien déjanté derrière son avatar musical Mr Oizo, l'artiste se révèle être tout aussi passionnant lorsqu'il passe derrière la caméra.
Alors que son précédent essai, l'excellente "comédie expérimentale" Steak, avait su s'attirer les foudres de la critique et du public français (ce dernier cherchant encore un Double Zéro 2), Quentin a compris que le bon plan était de partir de l'autre côté de l'Amérique pour monter son nouveau projet de fou furieux.
Le projet en question, c'est celui d'aborder d'une manière très originale un slasher irréaliste, dans lequel un pneu aux pouvoirs psychiques sème la terreur dans un coin perdu des States, sous les yeux médusés des spectateurs de ce théâtre de violence.
Sans vouloir en dire trop, au risque de gâcher le grand plaisir de découvrir cet Objet Filmique Non Identifié, Quentin Dupieux s'amuse ici à donner un grand coup de pied dans la fourmilière du cinéma traditionnel et invente le mouvement du "No Reason", idée portant sur les détails dont on ne s'interroge pas toujours dans un film comme dans la réalité. Pourquoi une chose est comme ceci et pas comme cela ?
Partant de cette idée de questions sans réponses, Rubber s'enfonce dans des délires qui n'ont même plus besoin d'être expliqués, et fascine par son ironie, sa violence gratuite et sa virtuosité visuelle.
Dans le jargon, c'est ce qu'on appelle une grande claque, anticonformiste qui plus est, qui amène à penser que "Rubber" est probablement l'un des films les plus audacieux de ces dernières années, et que son auteur l'un des grands esprits tarés mais géniaux de notre génération.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Le Top 2010