Dans The Social Network, film de David Fincher sortie en 2010, on découvre Mark Zuckerberg, interprété par Jesse Eisenberg, étudiant à Harvard et sur le point de fonder le plus grand réseau social de tous les temps.
Dans cette histoire supposément vraie, Mark et Eduardo, deux camarades de promo vont lancer un premier site web, du nom de facemash, pour noter les étudiantes de l’université avant d’être interdit et de passer en conseil de discipline. C’est suite à cet incident qu’un nouveau site va être lancé : thefacebook.
Dans cette histoire d’entreprise et de gros sous tout est vrai… ou presque. Pour bien discerner le vrai du faux il faut déjà comprendre sur quel élément se base le film. Il s’agit en l'occurrence du livre écrit par Ben Mezrich et publié en 2009 intitulé : The Accidental Billionaires : a tale of sex, money, genius and betrayal. Cet auteur n’en ai pas à son premier coup d’essai puisqu’il s’agit de son 11ème livre, ayant déjà traité des sujets très similaires d’étudiants de grandes universités américaines atteignant le succès. Néanmoins ces derniers ouvrages avait déjà été marqué comme n’étant “qu’à moitié fidèle à la réalité”. Mais au delà de ça, ce qui peut aussi nous interpeller c’est le choix du mot “Tale” en anglais dans le titre du livre qui peut vouloir dire l’histoire mais également la fable, le conte voir… le mensonge.
Mark Zuckerberg lui même précise qu’il considère ce livre comme étant “de la fiction depuis le départ” et qu’en ce sens il se sent plus proche d’un autre ouvrage intitulé The Facebook Effect écrit par David KirkPatrick en 2010.
Le film n’est pas en reste non plus. Il suffit de voir la différence d’aisance flagrante entre le Zuckerberg de fiction confiant, arrogant et chirurgical dans ses réponses en comparaison du vraie Zuckerberg en sueur lors de ses premières interviews télé.
CEPENDANT...si on peut certes être trompé notamment par le caractère des personnages et leur relations qui sont assez loin de la réalité. Le livre comme le film s’appuie sur un nombre important de faits réels et sourcés notamment la longue liste de procès qui a suivis la création de l’entreprise où chaque échange fût scrupuleusement retranscrit.
Mais au final qu’est ce qui est le plus important ? The Social Network n’est clairement pas un film sur facebook. David Fincher se situe ici plutôt dans la droite lignée de son film phare : “Fight Club”. Sean Parker se substitue parfaitement à Tyler Durden et chaque scène, historiquement vraie comme la scène du pyjama ou non n’est qu’un prétexte pour mettre en scène une d’autre thématique comme l’amitié, le contrôle des données… En ce sens The Social Network est un film plus mature que son prédécesseur. Il est au coeur d’une critique bien plus ciblé non plus sur la société de consommation de manière générale mais sur le manque de réflexion politique et d’encadrement juridique face à cette nouvelle révolution numérique.