Après le succès inattendu de « The Father » qui avait consacré le vétéran Anthony Hopkins en 2021, Florian Zeller revient sur les écrans avec la seconde adaptation de sa trilogie familiale. Et le résultat est pour le moins décevant.
L’un des gros points noirs du film est constitué par les dialogues stéréotypés qui manquent à la fois d’impact et d’authenticité. C’est embêtant lorsqu’on adapte une pièce de théâtre où la place des mots est par essence primordiale. N’importe quelle personne qui aura passé 24 heures avec des adolescents en crise psychique pourrait écrire des dialogues plus convaincants que ceux du film. Quand on traite d’un sujet, il faut se renseigner un minimum pour y injecter un peu de crédibilité.
La dimension artificielle des dialogues est encore accentuée par la performance décevante de Zen McGrath (le fils). Il est incapable de rendre ses dialogues plausibles et ne sait pas pleurer. Devant ce genre de problème, soit on change d’acteur, soit on change l’interprétation. Cela fait complètement sortir du film. Vanessa Kirby, Laura Dern et Hugh Jackman ne s’en sortent pas trop mal avec leur partie, mais la manière dont sont écrits leur personnage reste très superficielle. La palme revient au personnage du grand-père qui n'est qu’un simple cliché juste présent pour asséner quelques poncifs récupérés dans tous les drames familiaux qui l’ont précédé.
Le scénario du film tente d’explorer le sujet de la dépression de l’adolescent, mais se soucie très peu d’apporter des solutions. Il n’y a qu’une seule scène avec son psychothérapeute et ensuite plus rien. Il faut également signaler la manière dont le psychiatre gère l’entretien familial qui est absolument catastrophique et donne envie de rire. La scène finale, quasi téléphonée, aurait pu être écartée du film car elle n’apporte rien de plus et renforce l’accumulation de clichés.
Sur le plan du montage, on n’a pas non plus grand-chose à se mettre sous la dent. Les scènes s’enchaînent dans l’ordre chronologique, entrecoupées çà et là de flash-back sirupeux, sans vrai rythme ; on s’ennuie pas mal durant la deuxième partie quand les dialogues et les situations commencent à se répéter.
En vrac, on peut citer la partition peu inspirée de Zimmer.
Enfin, on se demande où est passée la mise en scène. « The Son » ne tient pas la comparaison avec « The Father » qui regorgeait de trouvailles intéressantes sur ce plan. Ici on est plus proche d’une mise en scène de téléfilm et l’engagement dans le film s’en ressent clairement.
Bref, l’adaptation cinématographique de « The son » est une véritable déception sur presque tous ses aspects. Aura-t-on le droit au dernier volet de la trilogie ? Si c’est le cas, il n’est peut-être pas trop tard pour corriger le tir.