Après la sénescence dans The Father, place à l'adolescence dans The Son, une autre forme de maladie, quand elle semble synonyme de l'âge des impossibles. Florian Zeller poursuit donc l'adaptation de son œuvre théâtrale, toujours en anglais et avec un casting rutilant. Ce deuxième film prend moins de risques que son prédécesseur, avec le souci du réalisme, nonobstant une avant-dernière scène en forme de fausse piste, inutile et foncièrement gênante, de par ses implications mélodramatiques. Malgré son titre, The Son est bien moins centré sur le jeune garçon et sa dépression que sur ses parents, impuissants, et plus particulièrement sur le père, symbole un peu trop parfait et clinquant de la réussite professionnelle. A vrai dire, de ce fils malheureux, nous ne saurons presque rien, et surtout pas de ses longues heures solitaires. Il n'est vu qu'à travers les interactions avec sa famille, ce qui est trop peu pour essayer de le comprendre, voire de s'identifier ou compatir à son mal-être existentiel. S'ajoutent à cela des flashbacks ensoleillés assez incongrus, qui témoignent d'un certain déficit d'inspiration. The Son repose essentiellement sur l'excellence de ses acteurs adultes, Hugh Jackman, en tête, dont les scènes avec Laura Dern, parfaite, sont de loin les plus convaincantes. Vanessa Kirby et Anthony Hopkins, avec une présence moindre, s'en tirent avec les honneurs, bien davantage que Zen McGrath, au jeu minimaliste et réfrigérant.