Je savais que le visionnage serait difficile, mais pas à ce point. Une douleur continuelle, incessante, je ne cessais de souffler et de lâcher quelques larmes tout le long du récit. Peut-être s'attendons-nous à un récit cliché sur la dépression, mais que nenni. Se ronger les ongles, assimiler la scarification à un soulagement, l'incompréhension de l'entourage et de soi-même, l'illusion d'une amélioration, l'impression d'être différent des autres, d'être à sa place nulpart, une fatigue perpétuelle... Nous ne pouvons que comprendre chacun des personnages, chacun ayant son opinion et ses réactions à la dépression. Les passages de Nicholas enfant, vivant heureux avec son père dans la mer en Corse étaient également déchirants, un véritable poignard dans le coeur pour rappeler que le passé, aussi heureux était-il, ne reviendra jamais, que le temps passe et les choses changent, qu'on le veuille ou non. La participation d'Hans Zimmer rajoutait également tant de profondeur à certains passages de ce long métrage. Quand bien même nous n'ayons pas vécu la dépression, il y a tant de fois où The Son vous fera penser à vous, ou à votre entourage. Malgré toute la souffrance qu'a apporté ce visionnage, c'était une expérience à ne pas manquer.